Température douce: le Québec goûte à l’hiver du futur
Il faudra se faire à des températures moins froides qu’à l’habitude
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Le début d’hiver exceptionnellement doux que connaît le Québec donne un avant-goût des températures auxquelles on devra s’habituer à l’avenir.
«C’est un genre de préavis de ce à quoi nos hivers vont ressembler dans les prochaines décennies: plus chauds, avec moins de neige et plus de pluie», prévient Simon Legault, des Services de prévision d'Environnement Canada.
Signe des changements climatiques, Montréal n’a connu que deux nuits où le mercure a baissé sous la barre des -10°C en décembre dernier, alors qu’on en compte normalement 13.
Le manque de froid est à un niveau jamais vu à pareille date, dépassant même le record de l’hiver 1948-49, selon MétéoMédia.
En fait, la métropole n’est qu’à un degré des températures moyennes de Buffalo et de Chicago, pourtant habitués à des hivers beaucoup plus tempérés que les nôtres.
Des Fêtes hors normes
Le temps des Fêtes, en particulier, a été anormalement chaud. «On a eu des températures positives pendant des jours et des nuits, c’est vraiment hors normes», fait remarquer le météorologue Simon Legault.
«La vague de froid qui a touché l’Ouest canadien aura contribué à ces températures inhabituelles en poussant une masse d’air chaud du sud des États-Unis vers nous» poursuit-il.
Cette dernière aura aussi influencé la trajectoire des dépressions, nous évitant des précipitations plus abondantes.
«Éventuellement, on en aura, du froid», promet Simon Legault, en rappelant que la période entre la mi-janvier et le début février est normalement la plus froide de l’année.
Les Québécois peuvent déjà s’attendre à une tempête accompagnée de précipitations, jeudi et vendredi prochains.
Environnement Canada prévoit que plusieurs régions au nord du fleuve recevront entre 20 et 25 centimètres de neige, tandis que le sud de l’Estrie et la Montérégie auront plutôt droit à de la pluie.
Pas très hivernal
En attendant, plusieurs pistes de ski, sentiers de motoneige, et patinoires extérieures ont piètre allure.
«Au moins, il y a du positif pour les gens qui travaillent à l’extérieur», glisse le météorologue.
Des centaines de bernaches du Canada, aperçues en bordure de l’île de Montréal, profitent aussi de ces températures clémentes.
«Le fait qu’il y ait des zones d’alimentation [des pelouses] sans neige et qu’il n’y ait pas de couvert de glace sur le fleuve leur permet de rester dans la région», explique Jean-François Giroux, professeur en sciences biologiques à l’UQÀM.
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre, selon un rapport du programme européen sur le changement climatique Copernicus, paru lundi dernier.