/entertainment/opinion/columnists

2023 commence mal!

Coup d'oeil sur cet article

Si vous pensiez que les niaiseries wokes allaient disparaître avec la nouvelle année, oubliez ça. On est reparti pour un autre tour de manège. 

Pouvez-vous croire qu’aux États-Unis, une prof d’histoire de l’art a été virée parce qu’elle avait osé montrer une œuvre d’art qui a fait de la pépeine à UNE de ses étudiantes ? Et pouvez-vous croire que l’université s’est mise à genoux devant l’étudiante ?

Parti comme ça, 2023 va être pire que 2022.

Il suffit d’une plainte

Ça s’est passé au Minnesota. À l’Université d’Hamlin, une chargée de cours a perdu son contrat d’enseignement parce qu’elle a montré des tableaux du prophète Mahomet, datant du 13e et du 16e siècle. Or, pour certains musulmans rigoristes, montrer Mahomet, c’est blasphématoire.

Au début du cours, la chargée de cours avait pourtant prévenu ses étudiants et leur avait offert de sortir si la vue de représentations du prophète les offensait. L’étudiante qui a porté plainte (présidente de l’Association étudiante musulmane de l’université) avait donc entendu cet avertissement, mais avait choisi de rester en classe quand même. 

Le pire, c’est que l’université a considéré que le fait que la prof montre des images du prophète datant du Moyen-Âge c’était, tenez-vous bien... islamophobe !

Non, vraiment, le pire dans cette histoire, c’est que la prof en question... s’est excusée !

Je ne sais pas ce qui est le plus choquant, le plus absurde ou le plus décourageant dans cette histoire. 

1– Le fait que dans des cours d’histoire de l’art on ne puisse plus montrer des œuvres d’art sans risquer de perdre son emploi, ou 2 – Le fait qu’il suffise qu’une seule personne se plaigne pour que l’ensemble d’une communauté en ressente l’impact (comme pour l’épisode de la Petite Vie, comme pour l’Université d’Ottawa, comme pour le mot nègre à la radio de Radio-Canada...).

Il y a quelques jours seulement, on soulignait le septième anniversaire de l’attentat terroriste islamiste contre Charlie Hebdo : des hommes et des femmes morts à cause de caricatures de Mahomet. En 2020, c’était le professeur Samuel Paty qui était décapité en pleine rue pour avoir montré des caricatures de Mahomet. Dans le cas de la prof du Minnesota, on ne parle pas de caricatures. On ne parle pas d’images qui ridiculisaient ou insultaient le prophète. Au contraire : ces images datent d’une époque où les gens qui vénéraient Mahomet le dessinaient et le peignaient pour lui rendre hommage !

Par quel détournement de sens en est-on arrivé à considérer, 500 ans plus tard, que c’était haineux de montrer ces images-là ?

Par quelle acrobatie intellectuelle en arrive-t‐on, dans un établissement d’enseignement supérieur, à reprocher à une prof d’histoire de montrer à ses étudiants un artéfact du passé ? À reprocher à une prof d’art de montrer à ses étudiants une œuvre... d’art ?

WOKES OU ZOMBIES ?

Récemment, en entrevue, Patrick Huard ridiculisait les chroniqueurs qui « démonisent » les wokes, « comme si c’était une race de zombies ! »

« Ce que le mot woke nous invite à faire, c’est juste de rester éveillé à ce qui se passe autour de nous », a-t-il déclaré à La Presse.

Désolée, Patrick, mais moi, quand des profs perdent leur emploi pour des sottises, je m’inquiète.

Quand les artistes seront touchés, qui rira le dernier ?

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.