La France mise sur une Québécoise à l’Eurovision
La chanteuse La Zarra participera à l’Eurovision
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La chanteuse québécoise La Zarra a été choisie pour représenter la France au prestigieux concours Eurovision de la chanson qui se tiendra à Liverpool, en mai.
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La nouvelle a été annoncée lors d’une conférence de presse à Paris, jeudi.
En entrevue au Journal, La Zarra, de son vrai nom Fatima Zarha Hafdi, a partagé sa joie, mais a aussi avoué être consciente du poids sur les épaules des artistes qui portent le drapeau tricolore lors de ce concours suivi par plus de 250 millions de téléspectateurs.
« Il y a de grandes attentes. Je suis touchée, mais c’est une énorme responsabilité, il y a beaucoup de stress », avoue-t-elle.
C’est la première fois depuis la sélection de la Néo-Brunswickoise Natasha St-Pier, en 2001, que la France, dont le dernier triomphe à l’Eurovision remonte à 1977, place ses espoirs sur une artiste canadienne.
La Zarra devient aussi la première Québécoise à chanter pour la France.
La Suisse a pour sa part fait appel aux Québécoises Céline Dion, grande championne en 1988, comme plusieurs s’en souviennent, et Annie Cotton, troisième à l’Eurovision de 1993.
Mûrement réfléchie
Finaliste au dernier Gala de l’ADISQ dans la catégorie Révélation de l’année, La Zarra a fait beaucoup parler d’elle en France depuis la sortie de son premier album, Traîtrise, et surtout de sa chanson Tu t’en iras, qui cumule plus de 20 millions d’écoutes sur Spotify. La cheffe de la délégation française de l’Eurovision, Alexandra Redde-Amiel, a même tenté de la convaincre de prendre part aux Eurovision 2021 et 2022, sans succès.
« Je n’étais pas prête », concède La Zarra, qui a fini par dire oui, il y a quelques mois. « C’est une décision que je n’ai pas prise à la légère parce que ça peut être merveilleux comme ça peut être catastrophique pour moi. »
Chanson originale
Même si l’Eurovision aura lieu dans quatre mois, les préparatifs sont en cours. Avec l’aide de ses collaborateurs Benny Adam et Banx & Ranx, les mêmes avec qui elle a créé Tu t’en iras, La Zarra peaufine la chanson originale avec laquelle elle espère séduire le jury et les téléspectateurs.
« Nous avons réussi à créer une chanson qui est surprenante. On y retrouve un mélange de genres comme sur mon album, avec un côté musical que je n’avais pas exploré », indique La Zarra, bien consciente des avantages d’une telle vitrine pour sa carrière naissante.
« Tous les artistes qui ont fait l’Eurovision ont eu une poussée dans leur carrière. C’est plus facile ensuite pour remplir des salles et pour le marketing pour ma maison de disque. »
La chanteuse passera donc tout son temps en Europe d’ici l’Eurovision. Elle pense revenir au Québec pour donner des concerts en fin d’année.
Qui est La Zarra
- Originaire de Longueuil
- Elle ne révèle pas son âge, mais on sait qu’elle est dans la trentaine.
- Elle provient d’une famille de sept enfants et ses parents sont d’origine maghrébine.
- Jeune, elle a pratiqué des sports de combat. Avant la musique, elle a été coiffeuse.
- Son nom de scène est inspiré du surnom d’Édith Piaf, La Môme.
- Sa musique est un mélange de chanson française, de hip-hop et de pop.
- Elle est sous contrat avec les étiquettes Universal Music Canada et Polydor France.
« Une artiste rêvée »
« Pour moi, c’est une artiste rêvée pour représenter la France à l’Eurovision. »
Cheffe de la délégation française, Alexandra Redde-Amiel est tellement convaincue d’avoir trouvé la perle rare avec La Zarra qu’elle a suspendu la sélection nationale, le processus habituel qui implique un vote d’un jury et du public, pour offrir la candidature sur un plateau d’argent à la chanteuse québécoise.
Carrière
Détectrice de nouveaux talents chez France Télévisions, elle la voyait dans sa soupe depuis deux ans.
« Elle a cette grande voix, ce personnage, ce répertoire français et ce chic à la française. Elle réunit tout ce que je recherche chez un artiste pour l’Eurovision », justifie Mme Redde-Amiel.
En donnant l’exemple du groupe italien Maneskin, propulsé en orbite après sa victoire à l’Eurovision 2021, elle affirme que la carrière de La Zarra prendra une autre trajectoire à Liverpool, en mai.
« Il y a un avant et un après. L’Eurovision, c’est le tremplin le plus magique pour un artiste », dit Alexandra Redde-Amiel, qui souhaite que le public québécois soutienne sa compatriote.
« Nous sommes très fiers et on espère que le Canada se mobilisera et accompagnera La Zarra. »