Le prix du Pepsi et du Coke fait l’objet d’une enquête aux États-Unis
Les autorités canadiennes refusent de dire si c’est aussi le cas ici
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PepsiCo et Coca-Cola font l’objet d’une enquête des autorités de la concurrence aux États-Unis sur la façon dont ils établissent leurs prix de vente. Au Canada, le Bureau de la concurrence ne peut révéler s’il fait la même chose.
C’est la Commission fédérale du commerce (Federal Trade Commission ou FTC) qui pilote le dossier qui en est au stade préliminaire, rapporte le média en ligne Politico.
Les deux géants des boissons pourraient avoir violé une loi qui interdit aux fournisseurs d’offrir des prix avantageux à leurs clients importants et de moins bons prix aux autres, ou encore d’offrir de plus bas prix à des clients dans un marché géographique spécifique.
Connue sous le nom de Robinson-Patman Act, cette loi très technique qui vise à assurer une saine concurrence n’est plus appliquée depuis au moins 20 ans aux États-Unis.
Mais la nouvelle patronne de la FTC, la juriste Lina Khan, 33 ans, renforce les règles antitrust depuis son entrée en poste en juin dernier.
L’application des lois a été trop laxiste pendant des décennies, a-t-elle récemment déclaré, ce qui a permis aux grandes entreprises de se consolider et de trouver des moyens de miner la concurrence.
La FTC et PepsiCo ont refusé de commenter la nouvelle. Coca-Cola a indiqué que l’entreprise «s’engage à respecter la concurrence loyale et légale sur le marché».
Des sources ont indiqué à Politico que, depuis au moins un mois, la FTC contacte de grands détaillants, dont Walmart, pour obtenir des données et d’autres informations sur la manière dont ils achètent et fixent le prix des boissons non alcoolisées.
Coke contrôle 43% des ventes de boissons gazeuses aux États-Unis, tandis que PepsiCo compte pour 23%, selon Euromonitor International.
Silence au Canada
Cette nouvelle enquête est un autre signe de la volonté de l’administration Biden de s’attaquer à la concentration dans l’économie américaine ainsi qu’au pouvoir des grandes entreprises.
L’an passé, le président a lancé un plan censé mettre davantage de concurrence dans l’industrie américaine de la viande, dominée par quelques grandes entreprises qui en profitent, selon la Maison-Blanche.
Joe Biden a aussi répété à de nombreuses reprises que les grandes entreprises de technologie comme Google, Facebook, Amazon, Apple et Amazon entravent la concurrence loyale.
Il a d’ailleurs signé un décret en juillet dernier ordonnant aux agences fédérales de faire respecter davantage les lois de la concurrence non seulement en tech, mais aussi pour les laboratoires pharmaceutiques, les fournisseurs internet, les assureurs et les compagnies aériennes.
Au Canada, la loi oblige le Bureau de la concurrence à mener son travail en toute confidentialité, y compris la conduite de ses enquêtes.
«Nous ne sommes donc pas en mesure d’indiquer si nous enquêtons à ce sujet», nous a-t-on répondu, jeudi, quand nous avons demandé si Pepsi et Coke faisaient aussi l’objet d’une enquête au pays.
Le gouvernement de Justin Trudeau n’a pas fait de la concurrence un de ses chevaux de bataille au même titre que Washington. Le Canada, pourtant, est dominé par des oligopoles dans plusieurs secteurs, notamment l’alimentation, le transport, les télécommunications et les services financiers.