Malgré des lacunes en français, ils achètent un dépanneur en plein coeur de la Mauricie
«Nous avons reçu des encouragements et les gens sont patients avec nous. On veut vraiment apprendre le français et la culture québécoise»
Un couple de l’Ontario qui vient d’acheter un dépanneur en Mauricie et qui craignait par-dessus tout la réaction de sa communauté d’accueil étant donné ses lacunes en français a finalement pu être rassuré.
Les Torontois Hamza Tariq et Tatjana Heuer-Carrigan, tous les deux dans la trentaine, ont fait l’acquisition du dépanneur Joblo de Maskinongé plus tôt cette année.
Travaillant tous les deux dans le domaine du marketing dans la Ville Reine, ils voulaient essayer quelque chose de nouveau.
Comme certains membres de leurs familles avaient déjà eu un dépanneur dans le passé, ils ont décidé de se lancer dans cette aventure.
Le marché de l’immobilier étant ce qu’il est à Toronto, ils sont tournés vers le Québec où les prix sont encore accessibles.
Après avoir visité plusieurs endroits, le couple a décidé de jeter son dévolu sur le village de Maskinongé situé à une trentaine de minutes de Trois-Rivières et à plus de six heures de Toronto.
L’ACCEPTATION DES GENS
Rencontrés dans leur nouveau chez-eux, Hamza et Tatjana nous ont confié que ce qui les inquiétait dans leur projet était la question de l’acceptation des gens plus que de la gestion d’un commerce au quotidien.
« Nous sommes partis du centre-ville de Toronto à un village dans le milieu du Québec sans parler un mot français. Cet élément a traversé nos pensées à plusieurs reprises. Nous avions peur d’être rejetés », a expliqué Hamza.
À leur grand bonheur, la population de Maskinongé a été très compréhensive. « Nous avons reçu des encouragements et les gens sont patients avec nous. On veut vraiment apprendre le français et la culture québécoise », a dit Tatjana.
« QUE DU POSITIF »
Conseiller municipal à Maskinongé, Jacques Damphousse était très favorable à la venue de nouveaux propriétaires pour reprendre le dépanneur du centre du village, peu importe leur langue.
« On parle des centaines de langues dans le monde et nous sommes tous des êtres humains, a-t-il dit. J’ai pris contact avec eux pour leur dire qu’ils étaient les bienvenus. »
Du même élan, M. Damphousse a souligné que le village avait besoin d’un coup de fouet pour sa revitalisation commerciale qui a souffert dans le passé.
« Le dépanneur est un fer de lance qui attirera d’autres investisseurs dans le futur. Je ne vois que du positif dans la manière dont ils agissent. Ils veulent vraiment apprendre leur français et ils sont déjà engagés dans la communauté. »
NOUVEAU SOUFFLE AU COMMERCE
Hamza et Tatjana ont l’intention de donner un nouveau souffle au commerce, en intégrant de nouveaux produits et en ouvrant un café sur leur terrasse au printemps prochain.
Ils songent même à acquérir d’autres dépanneurs dans la Belle Province dans le futur.
« Nous voulons rassurer les gens qui ne parlent pas français à ne pas hésiter à s’établir au Québec, car la population est très accueillante », a lancé Hamza.