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Mauvaise zone de confort

Kraken c. Canadiens
Photo d'archives, Martin Chevalier Nick Suzuki est un jeune capitaine. Les vétérans doivent le soutenir.

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Les débuts de match du Canadien sont loin d’être spectaculaires et cette formation semble être à son mieux lorsqu’elle tire de l’arrière par deux ou trois buts. C’est ce que j’appelle être dans une mauvaise zone de confort. 

Il s’agit d’un bien mauvais pli, parmi quelques autres, et il appartient aux joueurs de se responsabiliser. À 23 ans, le capitaine, Nick Suzuki a besoin de l’aide des vétérans, mais y en a-t-il qui sont capables de secouer le pommier à part peut-être Brendan Gallagher ? Il va cependant rater six semaines. 

Le train a déraillé et j’écrivais récemment que la défaite devait faire mal, mais je ne sens pas encore l’énergie du désespoir ou le refus de perdre. Un Corey Perry et un Shea Weber dans l’entourage aideraient certainement. 

Je n’ai aucune idée si le CH va redresser sa barque, mais je ne veux pas voir une fin de saison en chute libre malgré le leurre de Connor Bédard. 

Si des vétérans veulent quitter Montréal et attirer l’attention d’aspirants à la coupe Stanley, il est dans leur intérêt de démontrer de l’acharnement, comme Arturri Lehkonen l’an dernier, ou même Ben Chiarot. Jeff Petry est un cas différent. 

Je compatis avec l’entraîneur, Martin St-Louis. Il veut plus d’engagement, mais il est coincé. On sent sa frustration et elle est justifiée. Son équipe est plus jeune et plus prometteuse que l’an dernier, mais pas meilleure, et ses options sont limitées.  

Appel à la fierté 

Sans négliger l’aspect collectif, je crois qu’il doit davantage travailler sur une base individuelle avec les bons éléments et il le fait déjà plus que la majorité des entraîneurs, mais la notion de fierté personnelle doit ressortir. 

Ce que vit le Canadien me rappelle notre saison 2000-2001 quand nous avons terminé bons derniers de notre division. À 24 ans, c’était ma première chance comme gardien numéro un, et en deuxième moitié de saison nous étions pratiquement sortis du portrait des séries.  

C’est dans ces moments que tu peux être un peu égoïste. Chaque soir, je me présentais avec l’idée de me rendre service en performant au meilleur de mes capacités et d’améliorer ma situation. J’ai connu une bonne deuxième moitié de saison (12-16-3/,916/2,49 pour un bilan de 20-29-5/,909/2,57 ; aucun match de plus de trois buts dans les 12 derniers départs). 

Les victoires n’étaient pas toujours au rendez-vous et ça n’a pas changé grand-chose à notre rang au classement, mais j’ai bâti ma confiance et ça m’a permis d’enchaîner l’année suivante quand j’ai gagné les trophées Vézina et Hart. Nous avons même éliminé les Bruins au premier tour. 

Je vous garantis que je n’aurais jamais connu une aussi bonne saison 2001-2002 si je ne m’étais pas accroché en 2000-2001. Je crois que cette attitude de se défier soi-même est importante, et c’est un peu ce qu’on voit en général du trio de Suzuki, Cole Caufield et Kirby Dach ainsi que des jeunes défenseurs Arber Xhekaj et Kaiden Ghule (malheureusement blessé). 

Définir sa carrière

Par contre, les attaquants d’expérience ne fonctionnent que par séquences. Des joueurs comme Jonathan Drouin et Evgeni Dadonov sont en fin de contrat et doivent réaliser où ils en sont dans leur carrière. Dadonov est rendu à 33 ans, mais Drouin, à seulement 27 ans. Comment veut-il définir sa carrière ? 

Le directeur général, Kent Hugues, prend des notes, mais bougera-t-il rapidement ? Une chose est certaine, les gardiens devront recommencer à voler des matchs. Jake Allen et Samuel Montembeault ont sauvé la mise jusqu’à la mi-décembre, mais c’est mince depuis quelque temps. Rappelé d’urgence, Cayden Primeau aura peut-être la chance d’ajouter son grain de sel. 

Bref, tout le monde a des choses à prouver dans cette formation, et c’est là que la fierté peut faire la différence.  

-Propos recueillis par Gilles Moffet 

Entrefilets

Les prouesses à Nashville

C’est une bonne semaine pour parler de Juuse Saros, que j’admire beaucoup et auquel je m’identifie, car nous sommes du même gabarit. Le gardien des Predators sera probablement le dernier numéro 1 de l’histoire de la LNH mesurant moins de 6 pi et j’adore le voir jouer. Il est explosif et possède des réflexes de chat. Ses mouvements sont précis et en plus, il défie la croyance selon laquelle les petits gardiens ne peuvent jouer souvent. C’est tout à son honneur. Il excelle tous les ans et l’une des raisons expliquant sa constance, à mon avis, c’est qu’il a énormément appris comme auxiliaire de l’excellent Pekka Rinne pendant trois saisons. C’est ce qui a manqué à Carey Price à ses débuts, un gardien modèle d’expérience. 

Équipe Canada 

Bravo à Connor Bedard, à Joshua Roy et à tous les membres d’Équipe Canada pour leur médaille d’or au Championnat du monde junior. J’adore ce tournoi et c’était bon de voir le parcours de pays comme la Tchéquie et la Slovaquie. Roy a joué un rôle important dans cette conquête. Bedard a pulvérisé les records du tournoi, mais le plus important, c’est qu’il a marqué le but en prolongation contre la Slovaquie, évitant une catastrophe pour le Canada. Il s’est démarqué quand ça comptait le plus, la marque des grands joueurs. Il est encore meilleur que je le croyais.  

Kris Letang 

Le défenseur des Penguins de Pittsburgh connaît une saison éprouvante, d’abord pour avoir été victime d’un AVC, ensuite parce que son père est décédé. Je lui offre mes condoléances à lui et à toute sa famille. Je souligne le fait que ses coéquipiers se sont rendus aux funérailles à Montréal en revenant de l’Arizona, après un voyage de 10 jours. Ça démontre à quel point on se soutient les uns les autres chez les Penguins. 

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