À la rescousse de nos dépanneurs: fini les 32 km pour acheter une pinte de lait
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Après deux ans à devoir parcourir 32 km pour se procurer une pinte de lait, les résidents du village de Franquelin, sur la Côte-Nord, ont enfin pu voir leur dépanneur ouvrir ses portes à nouveau grâce à l’initiative d’une citoyenne.
Dirigé pendant 33 ans par Martine Paquet et Richard Légaré, le dépanneur de Franquelin n’avait pas de relève quand ses propriétaires ont voulu prendre leur retraite en 2020.
L’unique magasin du village de 285 personnes est donc demeuré fermé, jusqu’à ce qu’en avril dernier, Karine Briand se décide à l’acheter.
Mme Briand dit que tout a commencé par une blague. «Un matin, je faisais une recette et je me suis rendu compte que je n’avais plus de lait. Voyant que j’allais être obligée de faire plus d’une heure de route pour aller en chercher à Baie-Comeau, à 32 km d’ici, soudainement, je n’avais plus envie de cuisiner. Puis j’ai dit à mon conjoint : “Au pire, on va ouvrir un dépanneur dans notre garage pour vendre des œufs et du lait !” C’est là qu’il m’a répondu : “Pourquoi tu n’achèterais pas le dépanneur?” Finalement, j’y ai pensé pendant deux semaines et puis j’ai foncé», raconte-t-elle.
BIENTÔT DE L’ESSENCE?
Si le dépanneur a survécu, il n’en est pas de même pour le service de ravitaillement en essence qu’il abritait et qui était important pour les citoyens et les voyageurs.
Il n’y a plus maintenant de poste d’essence entre Baie-Comeau et Baie-Trinité, soit sur une distance de près de 90 km. Mais, il y a actuellement de l’espoir, confie le maire de Franquelin, Steeve Grenier.
«On a des tondeuses, motoneiges, souffleuses à neige à alimenter. Ça devient compliqué de transporter de l’essence dans des bidons quand tu n’as pas de pick-up. Heureusement, il semble que le dépanneur pourra bientôt pouvoir ravoir une concession d’essence», se réjouit M. Grenier.
La vitalité de ce commerce est très importante pour le village dont l’école vient de fermer cette année, faute d’enfants pour la fréquenter, affirme le maire.
«Le dépanneur, c’est l’âme du village. La municipalité avait examiné les options, mais un projet de coopérative n’était pas viable. Quand on a vu qu’il avait été acheté, on s’est croisé les doigts. C’est un don du ciel!» dit-il.