Un ministre ukrainien tué dans le crash d'un hélicoptère près de Kyïv
Un ministre ukrainien et un secrétaire d’État qui a étudié au Canada sont décédés dans ce crash inexpliqué
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Le ministre ukrainien de l’Intérieur ainsi que son secrétaire d’État qui a déjà étudié au Canada ont été tués hier près de Kyïv dans l’écrasement d’un hélicoptère ayant fait au moins 14 morts, dont un enfant d’une école maternelle.
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«C’est un drame épouvantable qui se rajoute à tout ce que les gens en Ukraine vivent au quotidien. C’est difficile à comprendre. Les gens essaient de garder le moral, mais ça [les] touche profondément. C’est tout le pays qui pleure ensemble», laisse tomber Evhenia Viatchaninova, immigrée au Canada en 2014.
La Montréalaise d’adoption connaît l’une des victimes qui prenaient place à bord de l’appareil, un Super Puma EC-225, avant son écrasement en matinée à Brovary, près de la capitale Kyïv.
Le bâtiment d’une école maternelle a été touché, et le feu a par la suite gagné les fenêtres d’un immeuble de 14 étages et trois voitures, a indiqué le Service d’État pour les situations d’urgence (SES) sur l’application Telegram.
Il y avait neuf personnes à bord de l’appareil, dont le ministre Denys Monastyrsky, âgé de 42 ans.
Échange étudiant au Canada
Le secrétaire d’État du ministère de l’Intérieur, Yuriy Lubkovych, s’y trouvait lui aussi. Celui-ci avait participé en 2009 au Programme parlementaire Canada-Ukraine, destiné aux étudiants, a raconté au Journal Mme Viatchaninova.
C’est lors de cet échange que l’étudiante en journalisme avait fait la rencontre de Yuriy Lubkovych pour finalement se rendre compte que les deux venaient du même petit village, Bila, à l’ouest du pays.
«Il avait de grandes aspirations politiques, se remémore-t-elle au bout du fil. Il admirait le Canada pour ses valeurs et il a été inspiré par le modèle de gouvernance. C’est ça qui l’a poussé à se joindre au service public en Ukraine.»
Le père d’un jeune enfant avait également étudié en management international à l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique avant de monter les échelons au sein de la fonction publique dans son pays.
«Il était très optimiste et il représentait la nouvelle génération d’Ukrainiens. Il était patriotique et a toujours vu le futur de l’Ukraine au sein de l’Europe, il n’était pas question d’un retour en arrière avec la Russie pour lui», a-t-elle ajouté.
Un enfant tué
Selon un dernier bilan, on dénombre au total 14 morts, dont un enfant, ainsi que 25 blessés hospitalisés, dont 11 enfants.
«J’ai entendu un bourdonnement, je me suis retourné pour regarder par la fenêtre, j’ai pensé que c’était un [drone]. J’ai vu des flammes», a raconté à l’AFP Dmytro Serbine, l’un des premiers à aller aider.
L’écrasement, survenu quatre jours après une frappe de missile russe qui a fait 45 morts à Dnipro, dans l’est de l’Ukraine, a suscité une vive émotion.
«Notre peine est indicible», a déclaré le président Volodymyr Zelensky.
Le Service de sécurité ukrainien a indiqué envisager toutes les pistes, y compris une «action délibérée de destruction».
Le but du vol était de se rendre vers l’un des points chauds où se déroulent les combats, selon Kyrylo Timochenko, adjoint au chef de cabinet du président.
Une tragédie
À Washington, le président Joe Biden et son épouse Jill «pleurent avec tous ceux qui sont endeuillés par cette tragédie déchirante», a fait savoir la Maison-Blanche.
Le couple présidentiel a salué la mémoire du ministre Denys Monastyrsky, «un homme de réforme et un patriote», et dit être «en pensée auprès des dizaines de civils tués ou blessés».
La Russie, qui n’a fait aucun commentaire, continuait dans le même temps à exercer sa pression, tant sur le front de l’est du pays où son armée tente de reprendre l’avantage, que par des déclarations du Kremlin.
D’anciens stagiaires du programme d’échange qui vivent maintenant au Canada ont mis sur pied une collecte de fonds à la mémoire de Yuriy Lubkovych afin de financer des bourses d’études permettant à de jeunes leaders ukrainiens de participer à leur tour au programme.
– Avec l’AFP
