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Santé: en mode solution, s.v.p.!

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Heures travaillées trop longues, conciliation travail-famille impossible, dégradation de la santé des travailleurs, danger pour la sécurité des Québécois...

Le portrait vous semble familier ?

Ça ressemble à notre système de santé, mais c’est celui de l’industrie du camionnage après la déréglementation des années 80, selon le Centre de formation des véhicules lourds de Montréal.

Les choses ont changé depuis. Les syndicats ont mis de la pression et les camionneurs sont maintenant mieux protégés.

Il leur est interdit de conduire plus de 13 heures ou de travailler plus de 14 heures par cycle de 24 heures. Les camionneurs doivent avoir 10 heures de repos.

Personne ne se scandalise de ces règles.

Oui, ça augmente les coûts pour les transporteurs. Oui, c’est plus compliqué de prévoir certaines livraisons.

Mais au moins, on protège les camionneurs et les usagers de la route.

Applicable en santé

Et si on le faisait avec les infirmières ?

« Il faudrait, à un moment donné, qu’il y ait quelque chose pour limiter le nombre d’heures travaillées pour assurer des soins sécuritaires », me disait Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Ce serait un pas dans la bonne direction pour mettre fin au fléau du temps supplémentaire obligatoire. Les gestionnaires seraient forcés de trouver de nouvelles façons de gérer les horaires.

Ce ne serait plus aux infirmières de porter l’odieux de rentrer à la maison après 12 heures de travail. Ça deviendrait une règle.

L’offre et la demande

Entendons-nous. Limiter le nombre d’heures ne sera pas suffisant.

Il faut absolument trouver une façon d’attirer et de retenir le personnel dans les hôpitaux qui sont moins attrayants.

Parce que tous les hôpitaux ne sont pas égaux.

Si vous aviez le choix, iriez-vous travailler dans le vieil Hôpital Maisonneuve-Rosemont ou dans le nouveau CHUM ?

En comparaison, choisiriez-vous de servir des cafés la nuit au McDonald’s proche du parc Émilie-Gamelin ou dans un Starbucks à Westmount ?

Des primes ou de meilleurs ratios travailleurs-patients pourraient aider dans plusieurs hôpitaux qui en arrachent, comme à Joliette, au Saguenay, au Lakeshore, à Saint-Jérôme...

C’est ce qu’on ferait si on gérait un restaurant et qu’on peinait à embaucher du personnel.

Le syndicat et les gestionnaires du CIUSSS avaient d’ailleurs proposé des primes pour embaucher plus d’infirmières. Ç’a été refusé par Québec.

Le ministre a l’occasion ici d’avoir, selon ses propres mots, des « effets structurants qui vont changer des choses ».

Un mot sur Justin Trudeau

Il est grand temps que le premier ministre fédéral nous dise ce qu’il compte faire avec les transferts en santé. Le Québec et l’Ontario ont déjà accepté d’être transparents avec leurs données.

Les provinces se seraient entendues sur les cinq priorités communes, dont l’accès aux médecins de famille et les listes d’attente de chirurgies. Elles prévoient même une rencontre à la mi-février.

Justin Trudeau y sera-t-il ?

Il est temps qu’il arrête de gagner du temps et qu’il soit honnête avec les Canadiens.

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