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Santé: les agences privées «imposent leur loi» et obtiennent les meilleurs quarts

Elles ont travaillé de jour près de 60 % du temps

GEN - DENIS CLOUTIER FIQ
Photo MARTIN ALARIE

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Alors que l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont fait face à une pénurie de personnel sans précédent, les agences privées «imposent leur loi» en exigeant des horaires de jour pour leurs employés, déplore le syndicat.

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«Les agences font ce qu’elles veulent [...]. Elles imposent leur loi», déplore Denis Cloutier, président du syndicat des infirmières du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. 

En novembre dernier, 2641 heures ont été travaillées de jour par des employés d’agences privées, à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Ce total représente 59 % de toutes leurs heures travaillées (incluant le soir et la nuit), montrent les chiffres obtenus par le syndicat, via la loi d’Accès à l’information au CIUSSS. 

Pendant ce temps, une pénurie de personnel sans précédent frappe l’hôpital, surtout l’urgence, qui a même été fermée dans la nuit de lundi à mardi. Écœurées du temps supplémentaire obligatoire, les infirmières ont menacé de remettre leur démission en bloc et ont exigé le départ d’une gestionnaire. 

Jusqu’à 70 % au total

Au total dans le CIUSSS, les infirmières et infirmières auxiliaires d’agences privées ont travaillé de jour 70 % du temps en novembre dernier, montrent les données. Selon le syndicat, ce phénomène s’est amplifié depuis le début de la pandémie.

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Questionnée à ce sujet, la direction de l’hôpital dit faire affaire avec des agences privées, mais ajoute que cela est limité parce qu’elles « ne sont pas en mesure de nous offrir le nombre d’infirmières dont nous avons besoin », écrit Christian Merciari, porte-parole du CIUSSS. 

La direction n’était pas en mesure de fournir plus de données à ce sujet au moment de publier, mais elle confirme que les agences ne comblent pas les besoins de soir et de nuit. 

« Avant, les agences bouchaient les trous. [...] Il y avait comme un équilibre, dit M. Cloutier. Mais maintenant, c’est la preuve que les agences font miroiter que n’importe quelle infirmière [du privé] peut travailler où elle veut. » 

« On a besoin de monde »

Bien qu’il ne prône pas l’embauche des agences privées, le syndicat avoue qu’il accueillerait à bras ouverts des infirmières de l’externe le soir et la nuit. 

« S’ils trouvaient 25 ou 30 employées d’agences pour venir en aide [le soir et la nuit], je serais très heureux, dit-il. À court terme, on a besoin de monde. » 

Appelée à réagir, l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ) souligne par courriel que les agences fournissent «toujours des ressources, peu importe la situation, jour, nuit, soir ou fin de semaine».

On ajoute aussi que le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal n’accepte plus de nouveaux employés d’agences depuis 2021, ce qui aurait pu aider à combler des quarts de travail. 

À l’automne dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, souhaitait que les CISSS n’offrent plus de quarts de jour aux agences privées. D’ailleurs, il compte déposer bientôt un projet de loi pour mieux encadrer le travail des agences privées. 

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