Scolarité: un écart grandissant entre Montréal et les régions
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Un fossé continuerait de se creuser en termes d’éducation et de littératie entre la grande région de Montréal et les autres régions du Québec, a rapporté jeudi une étude de la Fondation pour l'alphabétisation.
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«La proportion de personnes sans diplôme atteint un creux de 15% à Montréal, alors qu'elle est du double dans plusieurs municipalités régionales de comté (MRC)», révèle l’étude réalisée par l’économiste Pierre Langlois.
Dans l’ensemble de la province, le niveau de littératie global des Québécois se serait amélioré entre 2016 et 2021, constate cependant l’étude.
Le pourcentage de la population québécoise âgée de plus de 15 ans qui n'atteint pas le niveau 3 en littératie, c’est-à-dire la capacité de comprendre et d'interpréter le sens de textes plus longs et denses, serait passé de 55,5%, en 2011, à 53%, en 2016, pour s'établir à 51,6%, en 2021.
Un écart grandissant
Mais selon ces données, entre 2016 et 2021, la proportion de la population de l'agglomération de Montréal qui n'atteint pas le niveau 3 aurait, de son côté, connu une amélioration de 1,9%.
La différence entre l'agglomération de Montréal et le Québec, de 4,8% en 2016, se serait ainsi accentuée à 5,3% en 2021.
«La cadence de rattrapage de plusieurs régions est moins rapide que prévu et est nettement insuffisante pour suivre le rythme de la progression montréalaise et de ses périphéries», indique la Fondation pour l’alphabétisation dans son communiqué.
Selon l’étude, cet écart s’expliquerait notamment par la pénurie de main-d’œuvre, qui entraîne une «entrée plus précoce sur le marché du travail», ainsi que par le vieillissement de la population en région qui limite la croissance du profil scolaire de plusieurs régions.
En parallèle, le Grand Montréal bénéficierait de la présence des universités et de l’arrivée d’immigrants spécialisés.
«Il est primordial de passer en mode solution. Notre principal objectif [...] demeure toujours celui de mieux comprendre l'enjeu afin que la société soit en meilleure posture pour y réagir, permettant ainsi de faire du Québec une société hautement alphabétisée», ajoute André Huberdeau, président du conseil d'administration de la Fondation pour l'alphabétisation.