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Boutique Etek: une incroyable collection de vieux ordis

M et Mme Karam
Photo Louis-Philippe Messier Rola et Elie Karam gèrent le eMusée qui occupe la moitié du local de leur boutique d’informatique et posent ici derrière un robot-serviteur Radio Shack.

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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


L’exposition gratuite d’ordinateurs d’avant l’an 2000 témoigne de l’évolution fulgurante de l’informatique.

Un portable de 1974 qui pèse 55 livres, un robot serviteur RadioShack des années 1980, une réplique du Apple I de 1976 et une panoplie d’ordinateurs qui ont depuis longtemps sombré dans l’oubli attendent les visiteurs à la boutique Etek à Saint-Laurent.

Le propriétaire, Elie Karam, ne se contente pas de vendre ou réparer des ordinateurs, il les collectionne. Et il ne se contente pas de les accumuler, il les remet en état de marche... même ceux qui datent de 1974!

Et depuis peu, sa collection est accessible aux visiteurs.

«Tous les appareils ici sont fonctionnels, je peux les allumer, les utiliser, et ça n’a pas toujours été facile de les remettre en état», s’enorgueillit l’homme de 46 ans.

«J’ai commencé ma compagnie dans le sous-sol de mes parents en 1993 et je ne parvenais jamais à me résoudre à jeter les anciens modèles... puis j’ai voulu me procurer les autres modèles anciens plus rares.»

La boutique Etek souffre d’un rare dédoublement de la personnalité: la moitié droite est le commerce à proprement parler, qui répare et vend des ordinateurs d’occasion, et la moitié gauche est un petit musée privé où les Commodore 64 (1982) et les Amiga (1985) jouxtent des ordinateurs Atari ST (1985) et des consoles Intellivision (1979), des disques durs des années 1960 et d’antiques manettes de jeux vidéo.

Les Commodore Amiga ont déjà rivalisé avec les IBM et Apple de ce monde avant de disparaître.
Photo Louis-Philippe Messier
Les Commodore Amiga ont déjà rivalisé avec les IBM et Apple de ce monde avant de disparaître.

Il y a même un Atari Portfolio, de 1989, un ordinateur de poche étonnamment compact pour l’époque, le modèle que le personnage de John Connor utilise pour pirater un guichet automatique dans Terminator 2.

«J’aimerais parvenir à me procurer un PDP-11 de 1970, ce serait un bel ajout à la collection.»

Web 1.0

Allez jeter un coup d'œil au site internet du musée de M. Karam (emusee.org) et vous découvrirez un graphisme très très «Web 1.0» qui évoque la Toile vers 1992.

«Toute ma collection est répertoriée sur mon site, j’ai plus de 350 ordinateurs et 150 pièces anciennes comme des vieilles cartes mères, des disques durs, des disquettes 8 pouces.»

Ce Commodore PET 2001 date de 1977 et fonctionne avec une cassette audio.
Photo Louis-Philippe Messier
Ce Commodore PET 2001 date de 1977 et fonctionne avec une cassette audio.

Les plus anciens ordinateurs exposés, par exemple le Commodore 77 et les IBM 5100 et 5110 (qui ont chacun coûté 13 000$), fonctionnaient avec des cassettes audio.

«Chaque semaine, ça sonnait, j’ouvrais la porte et il y avait une nouvelle boîte avec un nouvel ordinateur ancien dedans qu’il fallait placer quelque part», se souvient en riant la conjointe de M. Karam, Rola.

Un espace considérable et beaucoup d'effort ont été octroyé à ce «musée fait maison».
Photo Louis-Philippe Messier
Un espace considérable et beaucoup d'effort ont été octroyé à ce «musée fait maison».

«Ma collection remplissait plusieurs pièces de ma maison, j’étais sur le point de demander à des amis d’héberger certains de mes ordinateurs ou de louer un espace de stockage, mais j’ai préféré aménager une salle d’exposition pour partager avec les gens que ça intéresse.... et je sais que ça intéresse beaucoup de monde!»

Les affaires ralenties pendant la pandémie lui ont donné le temps de concrétiser ce «musée fait maison» avec les moyens du bord.

M. et Mme Karam ont déboursé environ 185 000$ pour les appareils et environ 20 000$ pour l’aménagement du musée.

Vrai musée

«Ce serait vraiment bien si un vrai musée organisait une grande exposition sur l’histoire de l’informatique en utilisant ma collection», rêve M. Karam.

«Pour les enfants ou les adolescents, ce serait très éducatif, ça les mettrait en contact avec l’histoire de l’informatique», dit Mme Karam.

  • La boutique Etek et son eMusée : 1055 rue Bégin à Montréal
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