Illusions de bas prix: trois tendances à surveiller en épicerie
En cette période inflationniste, il est facile de tomber dans un piège dans les allées des supermarchés
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Avec des prix en hausse de plus de 10 % dans l’alimentation, il faut rester vigilant. Voici trois choses auxquelles faire attention.
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La réduflation
Elle existe depuis au moins 30 ans, mais elle prend de l’ampleur en raison de la hausse du coût des matières premières. La réduflation consiste à monter les prix sans le dire, car on réduit la taille du produit sans avertir le client. La pratique est surtout utilisée par les multinationales, qu’on pense à Pepsi ou Coke, à General Mills ou Kraft. La même boîte de céréales sera plus légère de 30 g, ou le pot de mayonnaise aura perdu 50 ml.
Dans les exemples récents, il y a les pâtes alimentaires Barilla qui sont passées de 454 g à 410 g, certaines marques de barres tendres dont la boîte est passée de 6 à 5 unités.
La pratique se répand aussi dans les restaurants, alors qu’aux États-Unis, Domino’s a réduit le nombre d’ailes de poulet de 10 à 8 dans ses menus spéciaux à 7,99 $ US.
EXEMPLE
Campbell a haussé ses prix au moins trois fois l’an dernier, à tel point que le PDG, Mark Clouse, a déclaré que cela nuisait aux ventes de soupes auprès des baby-boomers. Il a aussi dit que l’entreprise essayait de maintenir des prix aussi raisonnables que possible. Peu après cette dernière déclaration, un nouveau format de soupe Chunky est apparu. La nouvelle conserve est plus grande que la précédente, mais elle contient 25 ml de moins.
Les formats plus gros plus chers
Tout ce qui est vendu en gros format est nécessairement moins cher que les petits emballages, a-t-on tendance à penser. Normal, puisque c’est aussi ce que disent les fabricants comme Kraft. Mais c’est de moins en moins vrai.
Il faut absolument regarder l’affichette, où sera indiqué le prix aux 100 g (ou au 100 ml). Il n’y a qu’au Québec où les détaillants sont obligés d’afficher le prix aux 100 g. Mais « une meilleure indication de ces prix améliorerait l’information transmise aux consommateurs », écrivait déjà Option Consommateurs en 2010.
Les choses n’ont que peu changé depuis et il est toujours aussi ardu de reconnaître les produits vendus au plus petit prix en fonction de leur emballage.
- Écoutez la chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
EXEMPLE
Dans ce supermarché situé au Québec, le paquet de 340 g de café Starbucks est actuellement vendu 8,99 $ contre 26,99 $ pour le paquet de 793 g. Le gros format revient donc à 3,40 $ les 100 g, contre 2,64 $ les 100 g pour le petit format.
Les rabais au volume
Beaucoup de Québécois nous ont dit s’être fait prendre au moins une fois. Un produit est affiché à 2,99 $ dans l’allée, mais quand on s’approche, on remarque qu’il s’agit du prix offert si on en achète deux ou trois. Vendu à l’unité, le produit est vendu 3,99 $.
Et il faut souvent s’approcher de près pour lire les petits caractères. « C’est comme s’ils me punissaient de n’en vouloir qu’un », déplore Lorraine Roussel, une Montréalaise de 78 ans qui habite seule.
Si elle n’a pas besoin du deuxième article, elle va le gaspiller, soutient la dame. Les rabais au volume sont aussi un problème pour les ménages à faibles revenus.
« C’est presque de la discrimination », fait valoir Sylvain Charlebois, expert du secteur alimentaire.
EXEMPLE
« Une personne aînée a peu d’appétit, les gens vivant seuls n’ont pas besoin de deux tartes, deux briques de fromage, etc. », lance Lorraine Roussel. Elle remarque que les rabais au volume touchent un éventail de produits, des boissons gazeuses (photo) aux aliments plus essentiels, comme le pain, le fromage, les pâtes alimentaires et la sauce.