[PHOTOS] L'un des plus gros arbres de Montréal n'est plus
Le peuplier deltoïde de 2 m de diamètre est devenu un «arbre de vie»
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Il ne reste plus que le tronc du plus gros arbre de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal, élagué en raison de son état de dépérissement qui posait un risque pour la sécurité des citoyens.
L’imposant peuplier deltoïde surplombait de plusieurs mètres les autres arbres du parc Léon-Provancher, près du Jardin botanique de Montréal.
Avec 192 centimètres de diamètre, il fallait quatre personnes pour l’entourer. Il trônait dans le parc au moins depuis 1958, selon des photos d’archives, indique par courriel l’arrondissement.
Le dépérissement de la cime de l’arbre s’accélérait à un point où un élagage ponctuel ne suffisait pas à assurer la sécurité des citoyens qui fréquentent le parc, explique-t-on dans le courriel.
« Une importante cavité à l’intérieur de l’arbre réduit la capacité du tronc à résister aux forces de tension et de torsion créées par l’emprise du vent dans son feuillage », ajoute-t-on.
Arbre de vie
L’arrondissement n’a toutefois pas procédé à l’abattage complet. Le peuplier a plutôt été transformé en « arbre de vie », c’est-à-dire qu’il reste le tronc enraciné dans le sol.
« Laissés en place, [les arbres de vie] représentent un habitat pour plusieurs espèces d’animaux. Ils sont utilisés comme abris, sites de nidification, de guet, de chant, de toilettage ainsi que comme garde-manger. Chaque espèce faunique sélectionne le bois mort en fonction de ses besoins », souligne aussi l’arrondissement dans le courriel.
D’autres arbres de vie subsistent ainsi aux parcs Lafond, Beaubien, Étienne-Desmarteau et Maisonneuve.
Affectés par les changements climatiques
Le peuplier du parc Léon-Provancher était le plus gros arbre de Rosemont–La Petite-Patrie, suivi de près par de très gros arbres matures du parc Maisonneuve, selon l’arrondissement.
Il faut dire que le peuplier deltoïde figure parmi les plus grands arbres de la région de Montréal, avec le pin blanc.
Il lui faut 50 à 70 ans pour atteindre la maturité, moment où il peut mesurer plus de 35 mètres de haut, explique Marc Grégoire, consultant en foresterie urbaine depuis près de trente ans.
L’expert de l’arboriculture souligne que depuis deux ou trois ans, les changements climatiques font la vie dure à ces arbres majestueux, qu’on trouve à Montréal, mais aussi dans d’autres municipalités du sud du Québec.
« Il y a beaucoup de sécheresses, et le peuplier deltoïde aime l’eau », explique-t-il.
Selon lui, si l’arbre dépérit, il y a de bonnes raisons de l’abattre. « En dépérissement, il devient un danger potentiel. Le bois du peuplier se dégrade. Il y a des risques que ça tombe. Plus l’arbre est haut, plus c’est dangereux », dit-il.
➤ Le peuplier du parc Léon-Provancher
192 centimètres de diamètre (diamètre du plus grand peuplier sur le mont Royal : 205 cm)
Âgé d’au moins 64 ans
➤ Le peuplier deltoïde
Durée de vie moyenne : 75 ans
Hauteur moyenne : 20 à 25 mètres
Le nom « deltoïde » (triangle) provient de la forme triangulaire des feuilles