Maude Landry: une première réussie pour «Involution»
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Elle ne parle pas fort, ne déplace pas beaucoup d’air et fait plus jeune que son âge, mais elle «punch» aussi fort que son idole Georges St-Pierre ; Maude Landry a présenté, mardi soir à Montréal, son excellent spectacle «Involution».
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Elle est d’ailleurs arrivée sur scène avec panache, dans une cascade de rouli-roulant à l’occasion de sa première médiatique au Gésù. Un événement attendu que l’humoriste repoussait depuis le début de la pandémie.
Avec autodérision et un style bien à elle – dans lequel elle maîtrise tous les moindres aspects –, un mélange de stand-up observationnel traditionnel, teinté d’absurde, de philosophie, de fine intelligence et de chanson, l’humoriste de 31 ans a été solide et surprenante.
Abordant un riche éventail de sujets comme l’estime de soi – un chemin sinueux qui n’a pas toujours été facile pour elle –, la santé mentale (trouble de la personnalité limite, anxiété, trouble obsessionnel compulsif), le sommeil, la peur de vieillir, et le sac de farine – «le pire sac pour de la farine: tu veux une tasse, ben non y’en a partout dans ta cuisine» –, l’humoriste trouve toujours la façon de conclure ses blagues dans l’inattendu, décrochant les rires du public à tout coup.
Vraisemblablement heureuse d’être sur scène, mardi soir, Maude Landry s’est aussi beaucoup amusée avec la salle, dans laquelle se trouvaient des pairs, une partie du gratin artistique et des gens du public. Très habile dans ses aléas à la foule («crowd work»), l’humoriste n’a jamais refusé une invitation de se mouiller, et cela lui a bien servi.
À la moitié du spectacle, l’humoriste a offert un interlude musical réussi. S’accompagnant à la guitare sèche, Maude Landry a offert trois chansons – de véritables vers d’oreilles – de son cru, notamment «La licorne sans corne» sur laquelle le public a ri, chanté et applaudi.
Bien qu’il s’agisse d’un premier spectacle solo, l’humoriste roule sa bosse depuis plusieurs années maintenant, détenant d’ailleurs déjà deux Oliviers (découverte et capsule humoristique à la radio). On a aussi pu la voir à «Info, sexe et mensonges» ou l’entendre à «La soirée est (encore) jeune».
La mise à scène, signée de Guillaume Lambert, complétait à merveille la personnalité de l’artiste et servait le propos avec justesse. Elle renvoyait l’impression d’être dans le sous-sol de ses parents.
L’humoriste qui a assuré par le passé les premières parties d’Adib Alkhalidey et de Louis T. a cette fois confié l’échauffement de sa salle à l’excellent – et très drôle – magicien rock Nicolas Gignac.
Maude Landry présentera «Involution» au Cabaret du Lion d’Or jusqu’en juin avec quelques arrêts à Québec, dont la première est prévue le 22 février au Grand Théâtre. Pour toutes les dates : https://maudelandry.com/#tickets