Panier d'épicerie: encore des hausses de prix à venir chez Metro
Les fournisseurs ont déjà envoyé des milliers de demandes de hausse cette année
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Les prochaines semaines seront marquées par de nouvelles hausses de prix dans les allées des épiceries de la chaîne Metro, confirme le patron de l’entreprise, Eric La Flèche.
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Avec la période de gel de prix qui vient à échéance au début du mois de février, Metro a déjà reçu « des milliers » de demandes d’augmentation de prix de la part de ses fournisseurs, a-t-il indiqué lors de l’assemblée annuelle des actionnaires, mardi.
L’année 2022 a été sans précédent en la matière, avec plus de 27 000 demandes d’augmentation de plus de 10 % en moyenne, soit trois fois plus qu’en temps normal.
« Les discussions se poursuivent. On négocie ferme. Il y a des fournisseurs qui insistent et qui vont obtenir des augmentations de prix si on veut continuer à avoir accès à la marchandise », a dit M. La Flèche.
Il s’agit de demandes d’augmentation qui touchent les aliments secs (en opposition aux aliments frais comme les fruits et légumes, la viande et le poisson), qui comptent « pour 50 % à 60 % des ventes d’aliments ».
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Profits et prix du panier en hausse
Metro insiste pour dire qu’elle absorbe une partie de ces hausses, comme le reflète la baisse de sa marge brute au 1er trimestre, qui est passée de 19,9 % à 19,6 %, explique Eric La Flèche.
Cela inclut toutes ses activités, entre autres l’épicerie (Metro, Super C, Food Basics), la pharmacie (Jean Coutu, Brunet) et la boulangerie (Première Moisson).
Pour les trois premiers mois de son année financière, qui se sont terminés le 19 décembre dernier, Metro a affiché des profits en hausse de 11 %, à 231,1 millions $.
Le panier d’épicerie a quant à lui connu une inflation de 10 %, ce qui veut dire qu’un panier d’une valeur de 100 $ est passé à 110 $. C’est le deuxième trimestre de suite où cela se produit.
« Ce n’est pas des bonnes nouvelles, ce 10 %. Ni pour les consommateurs ni pour personne dans la chaîne d’approvisionnement. Ça met beaucoup de pression dans le système et c’est clairement beaucoup plus difficile à gérer », a fait valoir Eric La Flèche.
Le succès des enseignes à escompte
Cette inflation observée chez Metro est semblable à celle observée par Statistique Canada, selon qui les prix à l’épicerie ont augmenté de 11 % en décembre.
La hausse marquée des prix a créé un transfert des ventes des enseignes conventionnelles vers les bannières d’escompte, fait remarquer M. La Flèche, et pas seulement chez Metro.
« C’est un phénomène de marché et d’industrie. Chez nous, les magasins d’escompte ont des ventes hebdomadaires moyennes supérieures aux magasins conventionnels », a-t-il dit hier.
Metro va donc accélérer son plan de développement dans l’escompte avec l’ouverture de deux magasins Super C au Québec en 2023.
« Les bannières d’escompte sont là pour rester et vont avoir une belle croissance », selon le grand patron de Metro.
Metro au dernier trimestre *
Revenus : 4,67 milliards $ (+ 8,2 %)
Profits : 231,1 millions $ (+ 11,3 %)
Inflation : 10 % (un panier qui coûtait 100 $ au précédent trimestre coûte maintenant 110 $)
* Résultats du 1er trimestre de l’année financière 2023 de Metro, qui s’est terminée le 19 décembre 2022