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Plus forte augmentation de loyer en 20 ans à Montréal

Trouver un logement relativement abordable relève de l’exploit dans 43 des 44 régions métropolitaines

Plus forte augmentation de loyer en 20 ans à Montréal
Photo Agence QMI, Joël Lemay

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Voilà 20 ans que le Québec n’avait pas affiché un nombre si bas de logements à louer. Le prix des loyers s’en ressent et la hausse a été forte partout en 2022, notamment à Montréal, où le prix moyen d’un deux chambres a bondi de 5,4 % – une autre première en 20 ans – pour dépasser 1000 $. 

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C’est ce que rapporte la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans un rapport publié jeudi et qui inquiète les regroupements de locataires autant que ceux de propriétaires. 

À 1,7 %, le taux d’inoccupation des logements au Québec est à son plus bas depuis 2003. Il était de 2,5 % en 2021. 

À la différence de la crise du logement du début des années 2000, celle de 2023 ne touche pas que les grands centres, mais les municipalités de 43 des 44 régions métropolitaines du Québec. 

Seule la région de Mont-Laurier, qui compte peu de logements, est épargnée. 

« Aucun marché n’est équilibré, il n’y a simplement pas de logements », reconnaît sans se faire prier Marc-André Plante, de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ). 

Cette pénurie généralisée fait craindre le pire au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) pour les années à venir. 

« La pression augmente sur les ménages locataires, d’autant plus qu’ils n’ont pas d’alternatives, ils sont abandonnés à leur sort, les listes d’attente pour le logement social sont trop longues », plaide la porte-parole Véronique Laflamme.

  •  Écoutez la chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec au micro de Richard Martineau sur QUB radio : 

Des hausses effarantes

Il faut maintenant payer 975 $ au Québec en moyenne pour un 4 1⁄2, soit un appartement de deux chambres, une hausse de 5,5 %. 

Si le logement est occupé par un nouveau locataire depuis 2022, le loyer a bondi de 13 % en moyenne, contre 3,6 % pour ceux qui n’ont pas déménagé. 

« Les locataires sont mal protégés. Sans régime public universel des loyers, on ne peut pas savoir s’il y a eu une hausse abusive. Il y a aussi beaucoup d’évictions frauduleuses sous de faux motifs pour augmenter les loyers », plaide Mme Laflamme.

Le 4 1⁄2 moyen se loue 1022 $ à Montréal (+ 5,4), 947 $ à Québec (+ 3,5 %) et 1269 $ (+ 9,1 %) à Gatineau. 

La hausse a été de 22 % à Gatineau quand on inclut les logements neufs, souligne-t-on au FRAPRU, qui ajoute qu’il n’est pas rare de voir des loyers à plus de 2000 $ dans cette ville. 

À Joliette, Granby, Drummondville, Alma, Cowansville et Sorel-Tracy, par exemple, il n’y a jamais eu si peu de logements à louer, même au début des années 2000.

Aide réclamée

« C’est très difficile de se loger de façon abordable au Québec en ce moment », convient Francis Cortellino, économiste à la SCHL.

L’organisme fédéral établit l’abordabilité à 30 % du revenu familial consacré au loyer. 

Une aide d’urgence est nécessaire afin de s’assurer que les locataires aux prises avec la crise ne fassent pas gonfler l’itinérance « visible et invisible », plaide le FRAPRU. 

L’association des propriétaires est d’accord. 

« Il faut des aides des gouvernements pour stimuler l’offre rapidement autant que possible, dans tous les types de logements », insiste Marc-André Plante, de la CORPIQ. 

Il s’est construit 60 000 logements au Québec au cours des trois dernières années, et il en manque au moins 100 000 autres, dit-il. 

« Mais les mathématiques ne fonctionnent pas » puisque chaque logement coûte aujourd’hui entre 400 000 $ à 450 000 $ à construire, estime la CORPIQ. 

« Avec des taux d’intérêt à 6 % ou 7 %, ce ne sont pas des loyers à 1000 $ qui vont sortir de terre », lance M. Plante. 

Il faut absolument que Québec et Ottawa comprennent l’urgence de la situation, disent en chœur la CORPIQ et le FRAPRU. 

LA SITUATION DANS LES 6 PLUS GRANDES AGGLOMÉRATIONS DU QUÉBEC

RMR* de Gatineau

  • Prix moyen** 1269 $
  • Hausse*** 9,1 %
  • Taux d’inoccupation 0,8 %

RMR* de Trois-Rivières

  • Prix moyen** 717 $
  • Hausse*** 5,7 %
  • Taux d’inoccupation 0,9 % 

RMR* de Montréal

  • Prix moyen** 1022 $
  • Hausse*** 5,4 %
  • Taux d’inoccupation 2 %

RMR* de Québec

  • Prix moyen** 976 $
  • Hausse*** 3,3 %
  • Taux d’inoccupation 1,5 %

RMR* de Saguenay

  • Prix moyen** 712 $
  • Hausse*** 3,8 %
  • Taux d’inoccupation 0,9 %

RMR* de Sherbrooke

  • Prix moyen** 809 $
  • Hausse*** 9,6 %
  • Taux d’inoccupation 0,9 %

ENSEMBLE DU QUÉBEC 

  • 975 $ Loyer moyen d’un 4 1/2 au Québec
  • 5,5 % Hausse entre octobre 2021 et octobre 2022

* Région métropolitaine de recensement 

** Pour un logement de deux chambres

*** Augmentation en pourcentage, entre octobre 2021 et octobre 2022, du coût du loyer pour un logement de deux chambres 

Source : Société canadienne d’hypothèque et de logement

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