Le retour, enfin, de la démocratie
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Après presque trois années de pandémie, la rentrée à l’Assemblée nationale la semaine prochaine marquera un retour à la vie politique saine et démocratique.
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Fini, le règne par décret.
Pendant ces trois ans, François Legault s’est habitué à régner par décret. Désormais, malgré une opposition fracturée, il aura à répondre de ses faits et gestes.
Legault monopolisait les caméras et microphones pour ses conférences de presse quotidiennes, où les questions étaient souvent de la balle-molle complaisante. Dorénavant, les journalistes vont pouvoir creuser, analyser et, oui, critiquer les décisions et la gestion de la CAQ.
- La rencontre de l'heure Mulcair-Lisée avec Thomas Mulcair et Jean-François Lisée, tous les jours 9h, en direct ou en balado sur QUB radio :
Des débats sains en démocratie
Sa montée de lait contre Trudeau le week-end dernier, aussi exagérée que prévisible, est emblématique de quelqu’un qui confond débat et « attaque frontale ». Il va falloir qu’il apprenne à respirer par le nez, car des débats, il y en aura.
Legault ne se prend pas pour un autre, il se prend pour huit millions d’autres. La majorité des Québécois ont voté pour quelqu’un d’autre, mais il donne l’impression de croire que le fait de le contredire est un crime de lèse-majesté.
Enlever les protections des chartes québécoise et canadienne pour adopter des lois discriminatoires va à l’encontre des valeurs profondes d’un très grand nombre de ses concitoyens. Il va falloir que Legault accepte que les débats contradictoires soient un élément essentiel dans la vie parlementaire.
Des négociations ardues
Les conditions d’emploi des infirmières, des enseignants, des procureurs, des constables spéciaux et autres employés de l’État pèseront lourd dans la reconstruction de nos systèmes de santé, d’éducation et de justice.
Il est illusoire de croire que l’on peut améliorer les services si l’on ne rehausse pas leur traitement, eux qui sont nettement sous-payés par rapport à leurs homologues ontariens.
Pour pouvoir continuer d’attirer et surtout, de retenir des gens de qualité, il faut d’abord et avant tout une carrière prometteuse avec des conditions décentes.
- Écoutez la rencontre Lisée - Mulcair avec Jean-François Lisée, chroniqueur politique et Thomas Mulcair, analyste politique au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
La priorité de toutes les priorités
Chaque ministre arrive avec sa liste de travaux à accomplir, et le public s’attend à ce que les promesses faites par la CAQ dans la récente campagne soient respectées. Il y en a beaucoup !
Mais la priorité est la santé. Notre système tombe en lambeaux.
Monsieur et madame Tout-le-Monde commencent à comprendre l’absurdité de l’utilisation des agences privées en santé. Il n’y a pas à dire, l’excellent ministre Christian Dubé a une responsabilité herculéenne devant lui.
Une agence de santé
C’est vrai que le ministre Dubé nous avait dit qu’il ne faisait pas dans les grosses réformes. Sa vision était plus modeste, plus terre à terre.
Force est de constater qu’il en est arrivé à une évidence : on ne saura jamais obtenir de meilleurs résultats avec le système actuel.
Lorsque ce que tu fais ne marche pas, la sagesse dicte qu’il faut faire autre chose.
Depuis des décennies, notre système de santé, avec ses accents bureaucratiques, est devenu tellement lourd qu’une autre approche est devenue nécessaire.
Démanteler le ministère de la Santé pour le remplacer par une agence autonome, responsable et compétente est une idée qui arrive à point nommé.
Il faut maintenant en débattre... en restant à l’écoute !