Samuel Montembeault: numéro un pour les bonnes raisons
Coup d'oeil sur cet article
Samuel Montembeault profite pleinement de l’occasion qui lui est offerte de garder le fort du Canadien. On ne peut plus dire qu’il est le gardien numéro un par défaut. S’il poursuit sur sa lancée, Martin St-Louis pourra difficilement redonner le filet à Jake Allen sur une base régulière lorsque ce dernier sera en mesure de renouer avec la compétition.
Montembeault fait ce qu’on attend d’un gardien titulaire. Il donne la chance à son équipe de gagner. On l’a très bien vu mardi soir alors que le Tricolore affrontait la machine bien rodée des Bruins de Boston.
Certains diront que la logique a prévalu à la fin, mais le Canadien a été dans le coup toute la soirée.
Ses joueurs se sont battus vaillamment pendant que Montembeault effectuait les gros arrêts.
Mahovlich heureux pour le jeune
On ne parle plus du gardien qui est arrivé comme second à Allen, la saison dernière.
Le discret entraîneur des gardiens de l’équipe, Éric Raymond, doit y être pour quelque chose.
Montembeault a peaufiné son style. On le sent en meilleure possession de ses habiletés.
L’ancien joueur de centre du Tricolore Peter Mahovlich, était heureux d’apprendre cette semaine que Montembeault tire bien son épingle du jeu.
À la retraite depuis deux ans, le grand bonhomme âgé de 76 ans suit maintenant les activités de la Ligue nationale d’un œil plus lointain.
Il profite de la chaleur de la Floride l’hiver et a quitté Glens Falls, dans l’État de New York, pour Saint Catharines, en Ontario, pour y passer ses étés.
Personnalité et caractère
Alors qu’il était recruteur professionnel pour les Panthers de la Floride, il m’avait parlé en bien de Montembeault, qui fut repêché par la formation floridienne en troisième ronde au repêchage de 2015. Il appréciait sa personnalité et son caractère.
Montembeault se rappelle avoir rencontré Mahovlich lors d’une réception tenue par les Panthers après la séance de repêchage qui avait été présentée à Sunrise, où se trouve justement l’amphithéâtre de l’équipe.
« Ce n’est pas tant moi que mon père qui avait été impressionné », m’a raconté Montembeault avec un sourire après le match de mardi.
Mahovlich avait accroché ses patins depuis belle lurette quand Montembeault a vu le jour en 1996. Mais le paternel du gardien se souvenait très bien que Mahovlich était un rouage important des grandes équipes du Canadien dans les années 1970.
Contexte positif
Montembeault a passé deux saisons dans la Ligue américaine avant d’intégrer les rangs des Panthers il y a quatre ans. Mais il y avait de grands noms devant lui.
À sa première saison, Roberto Luongo achevait sa glorieuse carrière. L’année suivante, les Panthers sont allés sur le marché des joueurs autonomes pour embaucher Sergei Bobrovsky.
Montembeault n’avait pas ce qu’il fallait pour supplanter l’un ou l’autre.
S’il est encore tôt pour prédire qu’il deviendra le gardien numéro un d’avenir du Canadien, ses performances ne font pas de doute pour le moment.
À 26 ans, il ne serait pas le premier gardien à se développer sur le tard.
Le directeur du développement des joueurs du Canadien, Rob Ramage, qui a porté les couleurs de huit équipes durant sa carrière de 15 ans dans la LNH, m’en a fourni une longue liste l’autre soir.
J’ai retenu particulièrement le nom de Mike Vernon, qui a largement contribué à la seule conquête de la Coupe Stanley des Flames de Calgary, en 1989.
« Rares sont les gardiens qui, comme Ken Dryden et Patrick Roy l’ont fait, remportent la Coupe Stanley à leur saison recrue, m’a dit Mahovlich lorsque je l’ai joint en Floride.
« Mais tout le monde est différent. Les gardiens mettent plus de temps à se développer. Montembeault est probablement plus à l’aise qu’il ne l’a jamais été dans la Ligue nationale en ce moment. Il réalise qu’il est le meilleur gardien disponible dans l’organisation du Canadien et il s’épanouit.
« C’est un jeune homme bien, je suis content pour lui. »
Reste à Montembeault de faire la démonstration qu’il peut continuer à faire le travail sur une longue période.