Auteurs d'un violent braquage à domicile, ils se font coincer à cause... du couvre-feu
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Deux criminels qui venaient de faire un violent braquage à domicile en janvier 2021 se sont fait pincer par les policiers durant leur fuite parce qu’ils contrevenaient au couvre-feu alors en vigueur en raison de la pandémie.
Imad Eddine Djouadi et Bebel Trotski Fouche ont récemment plaidé coupables à une kyrielle d’accusations au palais de justice de Longueuil. Il y a deux ans, ils se sont introduits par effraction chez un jeune homme de 19 ans, en plus de le battre et le menacer.
Le 27 janvier 2021, vers 22 h 30, la victime jouait à des jeux vidéo dans sa chambre lorsqu’elle a entendu du vacarme, provenant de l’entrée. En sortant de sa chambre, le jeune homme s’est rendu compte que sa porte d’entrée était défoncée. Djouadi et Fouche se trouvaient dans son salon, le visage caché par des masques.
Ils voulaient de l’argent. «Yé où le bread?» s’est fait demander la victime, sous la menace d’une arme que pointait Bebel Trotsky Fouche vers lui.
Les deux intrus ont alors tenté de l’immobiliser avec des attaches autobloquantes (tie wrap), mais la victime se débattait. Une bagarre a éclaté avec Djouadi. Pendant ce temps, l’autre individu s’est rendu dans sa chambre pour fouiller. Tentant de l’en empêcher, la victime a ensuite été attaquée à nouveau, se faisant agripper par le cou.
«Mets-y une balle»
Fouche, qui avait toujours son arme en main, l’a frappé à coups de crosse au visage. «Mets-y une balle», a lancé Djouadi, pour encourager son complice.
La victime a réussi à se déprendre de l’emprise de son bourreau, mais son supplice n’était pas terminé. Alors qu’il tentait de se défendre, le jeune homme s’est fait poignarder au ventre par des ciseaux que Djouadi avait saisis.
Dans une ultime tentative de se protéger, la victime a alors mordu un de ses assaillants. Le duo a fini par déguerpir, en s’emparant du manteau de la victime, ainsi que son cellulaire.
Mais leur fuite n’a pas été longue. Et Fouche et Djouadi peuvent blâmer les mesures sanitaires alors en vigueur pour cet imprévu.
En effet, en débarquant chez leur victime passé 20 heures, ces derniers n’ont pas respecté le couvre-feu alors imposé par le gouvernement pour limiter la propagation de la COVID-19.
Ce sont deux agents de police qui patrouillaient par hasard près de la résidence de la victime qui ont aperçu trois individus à bord d’une Audi stationnée. Ils les ont donc interceptés pour non-respect du couvre-feu.
De son côté, la victime, sans cellulaire, qui tentait d’obtenir de l’aide de voisins, a aperçu les policiers dans la rue et a accouru vers eux.
Après 20 h
Le jeune homme leur explique qu’il vient d’être agressé chez lui, pointe les deux passagers assis à l’arrière du véhicule.
Sur le plancher de la voiture, un des policiers retrouve un pistolet 9 mm, une arme à autorisation restreinte non enregistrée.
Il y a également un chargeur prohibé contenant 15 cartouches.
Détenus depuis leur arrestation, Imad Eddine Djouadi, 25 ans, et Bebel Trotski Fouche, 24 ans, ont écopé d’une peine de détention de six ans.
Le troisième individu qui les accompagnait, le conducteur, avait expliqué aux policiers qu’il s’était fait demander un lift ce soir-là pour aller sur l’avenue d’Auteuil. Steve Goyette devait être payé 50 ou 60 $, en plus de l’essence, a-t-il raconté aux policiers.