Ski alpin: Québec pourrait aider toutes les montagnes, dont le Mont-Sainte-Anne
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Face aux changements climatiques, le ministre Pierre Fitzgibbon étudie la possibilité de financer l’achat de canons à neige plus efficaces pour l’ensemble des monts de ski du Québec. L’aide pourrait aider à la relance du Mont-Sainte-Anne, où une expropriation du propriétaire est hors de question.
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Avec les hivers plus doux, les canons doivent produire de la neige artificielle à partir de zéro degré, plutôt que moins dix degrés. L’Association des stations de ski du Québec estime que la facture pour remplacer ces infrastructures s’élève à 65 millions $.
«On regarde, au ministère de l’Économie et de l’Énergie, et au bureau du premier ministre: qu’est-ce qu’on doit faire? C’est quoi le rôle du gouvernement pour les centres de ski?», s’est questionné M. Fitzgibbon à son arrivée au caucus de la CAQ, à Laval, en vue de la rentrée parlementaire.
Québec n’entend toutefois pas défrayer 100% de la facture. «Ça prend un partage de risques», dit le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.
«On sait que c’est important pour le Québec. Est-ce que c’est le rôle du gouvernement de financer tous les canons à neige du Québec? Peut-être pas, mais en même temps c’est une activité importante», a souligné Pierre Fitzgibbon.
Ces nouveaux canons à neige sont aussi moins gourmands en énergie, précise celui qui déposera un projet de loi sur la sobriété énergétique.
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Mont-Sainte-Anne aussi
Si Québec va de l’avant, des sommes seront disponibles pour le Mont-Sainte-Anne, malgré son piètre bilan en matière d’entretien des infrastructures. Une télécabine est tombée avant les Fêtes et une des remontées mécaniques demeure fermée malgré la reprise des activités.
«Quand on s’implique avec une organisation, je pense qu’il faut être équitable pour toutes les autres aussi», a expliqué le ministre, en insistant sur l’attrait de certaines montagnes pour l’industrie touristique.
Chose certaine, le ministre Fitzgibbon souhaite que la montagne de la région de Québec améliore ses installations. «On aimerait tous voir un rehaussement des infrastructures, autant les canons à neige que les machines de damage et les remontées mécaniques. Alors, il faut voir comment on va travailler avec le milieu local, comment on va travailler avec la société. Est-ce qu’ils sont prêts à mettre de l’argent? Est-ce que nous, comme gouvernement, on est prêts à aider?»
«Pas une république de bananes»
Tant M. Fitzgibbon que son collègue responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, ferment toutefois la porte à une expropriation du propriétaire actuel, Resorts of the Canadian Rockies (RCR).
Jonatan Julien reconnaît que Québec aurait la capacité d’expulser celui-ci, malgré son bail emphytéotique. Mais l’entreprise, fait-il valoir, respecte les conditions minimes imposées par le gouvernement de Daniel Johnson à l’époque.
«Je l’ai dit déjà une fois et je le répète: on n’est pas une république de bananes», a-t-il commenté pour souligner l’importance de respecter les contrats signés par l’État.
Même son de cloche du côté du ministre Fitzgibbon. «Une expropriation, à la base, doit être justifiée par un manque de respect des engagements pris par quelqu’un. Quand on regarde le contrat qui a été signé à l’époque avec RCR, RCR respecte ses obligations», renchérit M. Fitzgibbon.
Une expropriation nuirait également à l’image du Québec auprès de la communauté d’affaires, selon le ministre Fitzgibbon. «Je suis en charge du développement économique international. Je cherche des investissements. Ce serait un peu paradoxal que, sous aucune raison légale, on exproprie quelqu’un en même temps qu’on cherche des investisseurs», affirme-t-il.