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Un pays planté dans le coeur

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Jacques Parizeau a montré aux Québécois à se tenir debout.

Jacques Parizeau a dit aux Québécois : « N’ayez pas peur de rêver, de former une société. »

C’est pour ça que tous les jeunes Québécois devraient aller voir le documentaire Jacques Parizeau et son pays imaginé, de Jean-Pierre Roy & André Néron, qui prend l’affiche aujourd’hui dans huit cinémas Guzzo.

Pour comprendre que Jacques Parizeau, c’est bien plus que sa déclaration du 30 octobre 1995, sur l’argent et des votes ethniques.

JE ME SOUVIENS DE QUOI ?

Que vous soyez péquiste ou pas, que vous soyez indépendantiste ou pas, que vous soyez immigrant récent ou résident de longue date, ce documentaire est important car il fait un certain nombre de rappels historiques. Des rappels qui permettent de remettre les choses en perspective.

C’est au moment de la commission Parent que Jacques Parizeau se rend compte que les Québécois sont les moins scolarisés au Canada. Son ambition ? Que les Québécois s’éduquent pour réaliser leur plein potentiel et prendre la place qui leur revient dans « le concert des nations ».

Que dirait-il aujourd’hui en voyant les échecs retentissants de notre système d’éducation ? Comment réagirait-il en voyant ces élèves qui échouent à un examen de base de français en secondaire cinq ? Que dirait-il aujourd’hui, en voyant que « le ministère de l’Éducation a augmenté les notes des élèves, ce qui a permis à ceux qui avaient obtenu 55 % de réussir l’examen de mathématiques », comme le rapportait Le Journal avant-hier ?

Comment réagirait monsieur Parizeau en constatant que la jeune génération ne répond même pas aux « attentes minimales requises » par notre système scolaire ?

En visionnant ce documentaire, une chose nous frappe : Monsieur Parizeau avait pour le Québec de grandes ambitions, il croyait en son potentiel, il était convaincu qu’on était « capables ». Pourquoi cette ambition s’est-elle perdue en chemin, pourquoi ce nivellement vers le bas ?

« ON ÉTAIT SI PROCHE DU PAYS »

C’est quand même assez amusant de constater que c’est Vincent Guzzo, fils d’immigrant italien, fier fédéraliste, tenant du NON au référendum de 1995, qui a produit ce documentaire. 

Et vous allez sûrement sourire quand vous allez voir cet échange entre Monsieur Parizeau et un immigrant inquiet qui lui demande ce qu’il adviendra des « communautés culturelles » dans un Québec devenu indépendant. 

Le premier ministre lui répond : « Pour moi, il n’y a pas et il ne devrait jamais y avoir autre chose que des ‘‘Québécois’’. Dans mon cas, ma famille est arrivée il y a 330 ans, et il y en a d’autres qui sont arrivés il y a cinq ans. Comme citoyens, nous sommes tous pareils. »

LA SERVITUDE VOLONTAIRE

J’espère que les jeunes Québécois iront voir le film, comme ils sont allés en grand nombre voir le documentaire de Félix Rose sur les Rose. Ils avaient été nombreux à développer une conscience politique après avoir vu ce film. 

Ces jours-ci, la jeune génération a constamment les mots « colonisation » et « décolonisation » à la bouche. 

Le sociologue Guy Rocher, interviewé dans le documentaire, lance cette phrase-choc : « Jacques Parizeau avait compris que les Québécois étaient colonisés économiquement et politiquement et culturellement ».

Cette phrase résonnera-t-elle dans la tête des jeunes ? 

Se rendront-ils compte qu’aujourd’hui aussi nous sommes colonisés culturellement... mais que c’est avec notre consentement ? 

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