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La nouvelle mairesse de Beloeil surprend avec un gel de taxes pour les résidents

École Sainte-Odile
Photo Pierre-Paul Poulin

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Des données compilées par l’équipe du Bureau d’enquête auprès de plusieurs centaines de municipalités démontrent que plusieurs villes et villages du Québec n’hésitent pas à imposer des hausses de taxes supérieures à l’inflation. Le Journal est allé à la rencontre de citoyens et de maires de ces villes qui expriment leur point de vue.


Contrairement à ce qu'ont vécu la grande majorité des villes du Québec, la nouvelle mairesse de Beloeil, sur la Rive-Sud de Montréal, en aura surpris plus d’un en parvenant à faire adopter cette année un gel complet du compte de taxes résidentielles de ses concitoyens. 

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Comment, en pleine période d’explosion des coûts, y est-elle parvenue? Facile: en choisissant de faire porter sur les seules épaules des commerces et industries de son territoire les augmentations de revenus requises cette année au budget de la ville de banlieue de 25 000 habitants.

EN DEHORS DE LA BOÎTE

«On ne voulait pas couper dans les services. Et on voyait très bien à quel point les hausses de prix faisaient mal à nos citoyens, explique la mairesse, Nadine Viau. Ça nous a poussés à revoir nos pratiques et à tenter de réfléchir en dehors de la boîte.»

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PHOTO COURTOISIE / Ville de Beloeil

C’est ainsi qu’en se comparant aux autres municipalités de la Montérégie, Beloeil a réalisé à quel point les entreprises de son territoire avaient, par le passé, bénéficié de taxes clairement sous la moyenne régionale.

«En constatant cela, l’ampleur de la marge de manœuvre qu’on avait, on s’est dit que tout le monde devait faire sa part, y compris les entreprises», affirme la mairesse.

Il n’en fallait pas plus pour que le taux de taxe soit relevé de 7% pour le secteur non résidentiel et de 17% pour le secteur industriel. Ce faisant, la part des entreprises dans les revenus de taxation de la Ville est passée en un an de 30 à 35%.

STRATÉGIE RISQUÉE

Danielle Pilette, spécialiste en fiscalité municipale à l’UQAM, parle d’un geste audacieux de Beloeil qui ne saurait toutefois être appliqué partout, et surtout, sur une très longue période.

«À la longue, dit-elle, cette stratégie pourrait comporter le risque de fuites d’entreprises.»

Ex-responsable du développement économique de sa Ville, Mme Viau se dit au fait de ce risque. Elle précise d’ailleurs qu’une telle mesure ne pourrait sans doute pas être répétée dans l’avenir. «C’était un ajustement, une fois, et après ce sera l’indexation.» 

«Tout changement provoque des réactions. Mais honnêtement, ça n’a pas été si pire, poursuit-elle. Je crois que les entreprises ont compris que dans le contexte difficile actuel, l’idée de faire le rattrapage qui s’imposait, c’était d’être juste avec l’ensemble de la collectivité.»

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