Le Canadien blanchi à Ottawa
Le Tricolore s’incline 5 à 0 face aux Sénateurs
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KANATA | Du haut de ses 18 ans, Owen Beck devait assurément espérer mieux pour son premier match dans la LNH. Évidemment, ses parents et lui garderont cette rencontre en mémoire. Mais ils seront fort probablement les seuls.
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Partis de Port Hope pour voir leur fils disputer son premier match dans la LNH, les parents de Beck ont roulé pendant près de trois heures... pour pas grand chose.
Empoisonné par la soirée de trois points de Claude Giroux, le Canadien s’est incliné par la marque de 5 à 0 face aux Sénateurs d’Ottawa, samedi soir, au Centre Canadian Tire. La troupe de Martin St-Louis a, du même coup, encaissé un troisième revers consécutif, un quatrième à ses cinq derniers matchs.
De retour devant le filet, après l’avoir cédé à Jake Allen, le temps d’un match, Samuel Montebembeault a fait face à 35 tirs, cédant à quatre occasions.
On retiendra de cette rencontre que le Tricolore a livré une performance en deux temps. Après avoir eu l’ascendant au cours du premier vingt, ils se sont lentement éteints.
« J’ai aimé une grande portion de notre match, a souligné St-Louis. On a connu une bonne première période pendant laquelle on a manqué quelques occasions. En deuxième, on a écopé de punitions. »
C’est justement pendant l’une d’entre elles, après s’être fait complice du but d’Alex DeBrincat, que Claude Giroux a fait bouger les cordages pour la première fois de la soirée. Il allait récidiver à peine 93 secondes plus tard, donnant ainsi un solide coup dans les flancs des visiteurs.
« Ils ont eu des bonds favorables. Leur troisième but, entre autres, quand la rondelle a touché un patin, a expliqué David Savard. C’est le genre de chose qui nous a fait mal. D’autant plus qu’on a touché quelques poteaux. »
Satisfaits de leur avance, les Sénateurs ont fermé le jeu durant toute la troisième période permettant à leurs rivaux de décocher seulement quatre tirs au but. Et ce, malgré deux supériorités numériques.
Le baptême de Beck
On disait donc que les parents d’Owen Beck n’avaient pas eu l’occasion de célébrer. C’était durant la rencontre. À sa sortie du vestiaire, le jeune homme de 18 ans a été chaleureusement accueilli par une vingtaine d’amis et de membres de sa famille.
Pour son baptême dans le circuit Bettman, Beck a vu 9 mins 48 s d’action, au centre de Christian Dvorak et de Jesse Ylonen. De l’avis de ses coéquipiers, mais surtout de son entraîneur-chef, il a laissé une bonne impression.
« Il a extrêmement bien joué. On l’a remarqué, a noté Savard. On a vu de lui la même chose qu’on avait vue au camp. C’est un gars extrêmement intelligent. »
Ce que l’état-major du Canadien avait remarqué au camp d’entraînement, c’est les qualités de Beck tant en attaque qu’en défense. Samedi, il l’a démontré en se plaçant devant un tir de Nikita Zaitsev, même si les Sénateurs menaient 3 à 0 à mi-chemin de la troisième période.
« C’est un joueur de hockey. Il avait l’air à l’aise. Je suis fier de lui. C’est un jeune qui a un bel avenir devant lui », a indiqué St-Louis.
Après la rencontre, Beck a été retourné aux Petes de Peterborough, l’équipe pour laquelle il évolue dans la Ligue junior de l’Ontario.
Le Canadien et les Sénateurs croiseront le fer à nouveau, mardi. Cette fois, au Centre Bell. Il s’agira du dernier match du Tricolore avant le 11 février.
Ce qu’on a remarqué
Soirée difficile au bureau
Pour la huitième fois en 10 matchs, Nick Suzuki a été utilisé pendant plus de 22 minutes (22 mins 14 s). Il se trouvait sur la surface de jeu lors de trois des cinq buts des Sénateurs. Par ailleurs, il n’a marqué qu’un seul but à ses 19 derniers matchs. Dans les derniers jours, il a raté deux entraînements. Traine-t-il une blessure? Peut-être Martin St-Louis devrait-il le ménager un peu en le soustrayant, à tout le moins, au désavantage numérique?
Des tirs d’Hoffman
Il a évité la circulation lourde toute la soirée. Cependant, le travail de Kirby Dach et d’Evgeni Dadonov lui a permis de décocher quatre tirs au but, dont trois uniquement en première période. De plus, il a touché un poteau dans les dernières minutes du match, lors d’une supériorité numérique. D’ailleurs, ce trio a obtenu sa part d’occasions de marquer.
Un deuxième effort de Dvorak
L’attaque massive du Canadien n’a pas touché la cible en trois occasions, mais on ne pourra reprocher à Christian Dvorak de ne pas avoir essayé. Trois fois lors de la punition à Mathieu Joseph, il s’est retrouvé dans l’enclave avec la rondelle à proximité. Mais même à plat ventre sur la patinoire, en y allant d’un deuxième et d’un troisième effort, il n’a pas été en mesure de pousser le disque derrière Anton Forsberg.
Encore de l’énergie
Les efforts du quatrième trio du Canadien ne se sont pas transposés sur la feuille de pointage comme ce fut le cas, jeudi, contre les Red Wings. Toutefois, les trois membres de cette unité ont, une fois de plus, amené une dose d’énergie à l’équipe. Michael Pezzetta a terminé la soirée avec sept mises en échec. Encore une fois, Alex Belzile a vu l’un de ses tirs frapper le poteau.
Plus
Kirby Dach
Même s’il était entouré de Mike Hoffman et d’Evgenii Dadonov, qui ne sont pas les ailiers les plus vaillants, il a trouvé le moyen d’être menaçant à quelques occasions. Il a été l’attaquant le plus utilisé par Martin St-Louis (21 mins 34 s) après Nick Suzuki.
Moins
Arber Xhekaj
Il a terminé la soirée à -4, le pire différentiel de l’équipe. Sur le premier but, il a chuté à la ligne bleue des Sénateurs, ce qui leur a offert une attaque à 2 contre 1. Sur le troisième, la passe de Claude Giroux a touché son patin pour terminer sa course derrière Samuel Montembeault.
Ce qu’ils ont dit
« Je me sentais prêt »
- Owen Beck
Owen Beck a sans doute vécu les 24 heures les plus folles de sa vie. Il s’apprêtait à sauter sur la glace pour un entraînement des Petes de Peterborough lorsque son directeur général lui a appris son rappel. Le lendemain, c’est plutôt sur une patinoire de la LNH qu’il s’est élancé, la crinière au vent, seul pour son tour d’honneur.
« J’ai vécu plein de beaux moments. Mon tour de patinoire en solo pendant l’échauffement, ma première présence sur la patinoire et ce premier match devant un paquet de gens qui étaient venus me voir. C’était une superbe expérience. »
- Owen Beck
En un peu moins de 10 minutes de jeu, Beck n’a pas obtenu de tir au filet et a été appelé à prendre seulement deux mises en jeu. Néanmoins, il n’a jamais paru dépassé par les événements. Fiable dans son territoire, il s’est même permis quelques montées vers la zone adverse.
« C’est la LNH, donc c’est certain que c’était rapide. Par contre, je me sentais à l’aise. Je me sentais prêt. Je n’ai pas paniqué avec la rondelle. L’expérience que j’ai acquise durant les matchs préparatoires m’a aidé à ce que l’allure du jeu me semble un peu plus au ralenti. »
- Owen Beck
Malgré les cinq buts d’écart, Martin St-Louis a assuré qu’il avait aimé la tenue de ses joueurs pendant la majeure partie de la rencontre. Selon lui, c’est la troisième période qui a fait un peu plus défaut.
« En troisième, on avait de la difficulté à toucher le filet. J’aurais aimé qu’on ait plus de lancers. Ils ont bloqué des tirs et on a raté le filet. On a eu une supériorité numérique, on n’a pas été capable d’entrée dans leur zone. Les intentions étaient bonnes, mais on a manqué d’exécution. »
- Martin St-Louis
Claude Giroux a activement participé à ce troisième gain de suite des Sénateurs. Il a porté à quatre sa série de matchs avec au moins un point. Au cours de cette séquence, il en a récolté huit (4 buts, 4 passes).
« Ce n’est pas plaisant de voir où on se trouve présentement dans le classement. On sait qu’on peut jouer encore mieux. Mais, au moins, on est en train de bâtir quelque chose. On joue avec plus de confiance. »
- Claude Giroux