«Astérix et Obélix: L’Empire du Milieu»: les 5 défis d'une production ambitieuse
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PARIS – Guillaume Canet s’est lancé dans le projet le plus complexe de sa carrière en prenant les commandes d’Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu, le nouveau film de la saga Astérix qui débarque sur les écrans du Québec et de la France mercredi prochain. Dans un entretien accordé au Journal la semaine dernière à Paris, l’acteur et réalisateur français a évoqué les nombreux défis qui ont accompagné la création de cette production ambitieuse dotée d’un budget de 65 millions d’euros (environ 93 millions $).
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1) Écrire une histoire originale
Contrairement à la plupart des autres films de la franchise réalisés auparavant, Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu n’est pas une adaptation d’un album de la bande dessinée créée par René Goscinny et Albert Uderzo. Guillaume Canet et les scénaristes Julien Hervé et Philippe Mechelen sont partis d’une page blanche pour écrire cette nouvelle histoire qui relate le périple d’Astérix et d’Obélix en Chine pour aider une princesse à libérer son pays.
«Je pense que c’est un avantage d’avoir écrit un scénario original parce que cela permet de donner un petit suspense aux spectateurs dans la mesure où on ne leur propose pas une histoire qu’ils ont déjà lue. Il fallait toutefois s’assurer que ça soit fait en respectant les codes d’Astérix», a précisé Canet.
2) Trouver un nouvel Obélix
Puisque la sortie du dernier film Astérix en prises de vues réelles remonte à une dizaine d’années (en l’occurrence Au service de Sa Majesté, sorti en 2012), Guillaume Canet a manifesté dès le début le désir de rafraîchir la franchise en changeant les comédiens. Évidemment, le plus grand défi était de trouver un acteur qui aurait la stature pour succéder à Gérard Depardieu dans le costume d’Obélix. Canet s’est finalement tourné vers son bon ami Gilles Lellouche.
«C’était difficile parce que Depardieu était tellement parfait dans le rôle, a convenu Canet. Mais comme Gérard n’avait plus envie de le faire, il fallait trouver quelqu’un d’autre. On a décidé de chercher un acteur qui allait se réapproprier le rôle d’Obélix plutôt que d’essayer de trouver quelqu’un qui ressemble à Depardieu. J’ai pensé à Gilles [Lellouche] parce que je l’avais vu dans un film de Luc Besson dans lequel il avait pris du poids et où il était formidable. Je le connais bien et je sais qu’il a cette part d’enfant en lui qui lui permettait d’incarner Obélix. Il a eu le courage d’accepter et il a fait un travail extraordinaire.»
3) Gérer son stress
Guillaume Canet n’avait pas l’intention de camper lui-même le personnage d’Astérix quand il a accepté de réaliser le film. Ce sont ses producteurs qui l’ont convaincu. Or, il ne s’en cache pas : cette double fonction sur le plateau de tournage s’est avérée «très complexe» sur le plan physique et psychologique. Heureusement, il dit avoir trouvé sa propre potion magique pour gérer ce stress : la méditation!
«À un certain moment pendant le tournage, j’ai cru que j’allais péter un câble tellement j’avais de problèmes à régler, confie-t-il. Je n’arrivais plus à respirer, et j’étais bloqué. Je suis allé voir un ostéopathe qui m’a dit : tu devrais respirer et faire de la méditation, parce que sinon, tu ne réussiras pas à finir le film. Et du coup, j’ai tenté l’expérience en téléchargeant une application de méditation sur mon portable. J’ai découvert un bonheur énorme à aller me réfugier dans ma loge pendant 5 ou 10 minutes pour respirer et faire le vide. Ça fait beaucoup de bien.»
4) Retrouver l’ADN d’Astérix
Jugeant que certains films de la franchise s’étaient éloignés de l’esprit original d’Astérix, Guillaume Canet s’est donné la mission avec son film de «retrouver l’ADN» des bandes dessinées de Goscinny et Uderzo.
«Quand on lisait les aventures d’Astérix, on voyait les personnages du village vivre les mêmes choses que nous et ça nous faisait rire, observe Canet. Le talent de Goscinny, c’était d’arriver à retranscrire dans ses bandes dessinées la modernité et l’actualité que l’on vivait. C’était important pour moi de recréer cela, mais aussi de remettre les personnages d’Astérix et d’Obélix au centre de l’histoire, ce qui n’était pas forcément le cas dans les derniers films Astérix.»
5) Ramener le public dans les salles
Qui dit gros budget dit grandes attentes... Ce n’est pas pour rien qu’en France, L’Empire du Milieu est attendu comme un sauveur par le milieu du cinéma, dans un contexte où les films de l’Hexagone peinent à attirer les foules depuis la reprise post-pandémique.
«Il y a une pression déjà parce qu’avec le budget dont on a bénéficié (environ 93 M$), le film a l’obligation de fonctionner [au box-office], a admis Canet. Mais il y a aussi une pression supplémentaire de toute l’industrie en France. Parce qu’après cette pandémie, même si le cinéma commence à repartir un peu, ça reste quand même fragile pour les films français. Tout le monde espère qu’un gros film comme Astérix puisse servir de moteur pour les autres productions qui vont suivre.»
Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu prend l’affiche le 1er février.