François Legault a eu raison
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Le premier ministre du Québec a prétexté des « obligations familiales » pour ne pas être présent dimanche à la cérémonie commémorative de l’attentat perpétré il y a six ans à la grande mosquée de Québec. Six musulmans ont été tués par un jeune Québécois qui a aussi fait une vingtaine de blessés, tous des hommes en train de prier.
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C’est la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, qui représentait le gouvernement Legault.
Comme le rapportait Le Soleil, « Si Ottawa, la ville de Québec et les Québécois ont tous eu droit à des fleurs de la part du co-fondateur du Centre culturel islamique, Boufeldja Benabdallah, le gouvernement Legault, lui, a eu droit aux pots. »
Car le porte-parole du centre, s’adressant à madame Guilbault, lui a demandé de parler à François Legault pour lui dire : « Vous ne devez pas nous craindre. Au contraire, votre présence nous honorerait [...] malgré une loi difficile. »
En ce qui concerne la loi 21 sur la laïcité de l’État, nous savons tous que Justin Trudeau et de multiples organismes religieux et de défense des droits au Canada s’y opposent farouchement.
Insultes
Précisons qu’au Québec une partie des musulmans s’en accommode, comme chez les catholiques et les juifs d’ailleurs. Il n’en demeure pas moins qu’à travers le Canada, on traite François Legault de raciste, mais aussi une majorité de Québécois, parce qu’ils appuient ses politiques sur la langue et la laïcité.
On peut comprendre que dans le contexte actuel et en présence en particulier du premier ministre Trudeau, accueilli en héros à la mosquée, le premier ministre Legault, qui a participé respectueusement dans le passé aux commémorations de l’attentat, ait préféré céder sa place à la vice-première ministre.
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Normalement, la commémoration devait être une cérémonie religieuse, mais elle a été transformée en une tribune pour dénoncer entre autres une loi votée démocratiquement par l’Assemblée nationale. Car la loi 21 est devenue la nouvelle cible de l’attaque frontale du premier ministre Trudeau.
Et que penser de la solidarité dérangeante de Justin à l’endroit de celle à qui il a confié la tâche de créer des ponts entre les communautés musulmanes et les Canadiens d’autres confessions religieuses ou non-croyants ?
Aveuglement
Monsieur Trudeau devait savoir que madame Elghawaby n’a cessé depuis des années de dénoncer les Québécois comme un peuple raciste et islamophobe. Qu’elle voulait « vomir » devant l’affirmation d’un professeur de philosophie de l’Université de Toronto que les Canadiens français étaient les plus importantes victimes du colonialisme britannique. Comment peut-il imaginer qu’elle pourra se comporter de quelque façon en modérée qu’elle n’est pas selon son parcours et ses propos incendiaires.
Quelle légèreté, quelle ignorance, quelle irresponsabilité de la part de Justin Trudeau en nommant cette personne ! S’est-il laissé manipuler par des acolytes de madame pour jeter ainsi son dévolu sur une islamiste de stricte obédience ? N’était-il pas capable de trouver d’autres Canadiennes bilingues musulmanes, intellectuellement douées et politiquement modérées, qui auraient pu être des candidates plus méritantes ?
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À l’évidence, madame ne sera pas embêtée par toutes les outrances qu’elle a proférées à l’endroit des Québécois. Notons, cependant, l’indignation du ministre Pablo Rodriguez, seul ministre à lui avoir publiquement demandé de retirer ses propos. Que lui arrivera-t-il politiquement ?
Nous nous devons d’être solidaires derrière François Legault. Il y a un temps pour les insultes. Qu’un temps, cependant.
À suivre...