Biopharmaceutique: la fin pour Medicago au Canada
Plus de 300 emplois sont perdus avec la fermeture de la pharmaceutique de Québec
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Au moins trois cents personnes sont touchées à Québec par la décision de l’entreprise Medicago de mettre fin à toutes ses activités au pays.
Le groupe chimique Mitsubishi Chemical Group a annoncé jeudi sa décision de dissoudre l’entreprise qui a son siège social à Québec.
« Quel immense dommage ! Un fleuron bien de chez nous qui s’envole », a brièvement commenté le maire Bruno Marchand.
Le groupe a décidé de ne pas poursuivre ses investissements dans Medicago et de procéder à la liquidation de la compagnie au Canada et aux États-Unis.
À Québec, une haute dirigeante n’a pas voulu commenter, et le mandat avec leur firme de relations publiques a pris fin.
Medicago est une biopharmaceutique canadienne spécialisée dans la recherche et le développement de nouveaux vaccins grâce à une technologie de particules pseudo-virales (PPV) à base de plantes.
« L’équipe de Medicago a repoussé les barrières scientifiques et nous savons qu’elle continuera de faire des contributions notables au sein du secteur biopharmaceutique et des innovations », peut-on lire dans le communiqué.
- La rencontre Dutrizac – Dumont revient sur l'annonce de la fin des opérations de Medicago via QUB radio :
Aide financière
L’automne dernier, le vaccin de Medicago contre la COVID-19 se faisait toujours attendre, deux ans et demi après le début de la pandémie.
Le gouvernement fédéral avait signé un contrat pour acheter jusqu’à 76 millions de doses du Covifenz et Ottawa avait octroyé jusqu’à 173 millions $ à l’entreprise.
« Nous pensons en premier lieu aux travailleurs de la région et à leurs familles qui se retrouvent dans l’incertitude », a notamment mentionné Jean-Yves Duclos, ministre de la Santé et député de Québec.
« Nous travaillons avec le gouvernement fédéral et Mitsubishi pour trouver un repreneur. Le prêt consenti à Medicago sera repayé. La technologie développée par Medicago est importante pour le secteur des sciences de la vie et nous allons travailler avec nos partenaires pour garder l’expertise et les travailleurs au Québec », a voulu rassurer le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.
Le vaccin PPV de Medicago dans le cadre de la prévention de la COVID-19, avait été autorisé au Canada en février 2022 et, depuis, l’entreprise se préparait à la transition vers une production commerciale.
Le vaccin a toutefois été rejeté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parce que le cigarettier Philip Morris détenait 21 % de l’entreprise.
Pas viable
Aujourd’hui, en raison des changements importants qui se sont produits sur la scène vaccinale contre la COVID-19, et à la suite d’une analyse de la demande actuelle à l’échelle mondiale, le groupe a décidé de ne pas poursuivre la commercialisation de Covifenz.
En outre, le groupe a jugé qu’il n’était pas viable de continuer à investir dans la commercialisation des produits de développement de Medicago.
Selon Santé Canada, les essais cliniques ont montré qu’une semaine après l’administration de la deuxième dose, le vaccin Covifenz de Medicago contre la COVID-19 était efficace à 71 %. Le Canada était le seul pays à avoir approuvé le Covifenz en février 2022.