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Des travailleurs étrangers quittent les régions pour Montréal

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Des entreprises des régions du Québec perdent leurs employés étrangers au profit d’entreprises montréalaises qui profiteraient d’une brèche législative pour faire miroiter une vie meilleure à la main-d’œuvre. 

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C’est une directive du ministère de l’Immigration qui serait responsable de cet enjeu, a estimé vendredi Régis Michaud, président de RM Recrutement International, en entrevue avec TVA Nouvelles.

Sur la trentaine de travailleurs des Philippines recrutés par le Groupe Nordique, une entreprise de construction et de génie civil, huit auraient quitté volontairement pour des entreprises de Montréal, a témoigné celui qui a soutenu l’entreprise de Sept-Îles dans ses démarches pour combler ses besoins de main-d’œuvre.

«Le Groupe Nordique à Sept-Îles a loué des loyers, fait l’ameublement, préparé des maisons. C’est plus que juste amener des travailleurs, c’est de s’occuper d’eux», a-t-il soupiré.

Ce cas illustre le problème auquel sont confrontés des employeurs qui ont investi temps et argent pour combler leurs besoins de personnel et qui croyaient pouvoir compter sur ces travailleurs pendant quelques années.

Selon Régis Michaud, des firmes de recrutement inciteraient ainsi des travailleurs à se tourner vers des entreprises de Montréal en leur faisant miroiter une vie meilleure.

Même si leur permis de travail les lie à l’employeur qui les a recrutés, les employés étrangers démissionneraient en profitant d’une brèche créée par une directive du ministère de l’Immigration, mise en place pendant la COVID-19.

En effet, l’obligation de réaliser une étude d’impact sur le marché du travail (EIMT), un processus de plusieurs mois, n’est plus nécessaire pour permettre à un travailleur étranger de quitter son emploi pour un autre.

«Les travailleurs se font approcher. Ils leur disent: “Garde ton emploi, on envoie le EIMT et quand on reçoit l’accusé de réception, 2 semaines après, tu peux t’en venir et tu commences à travailler.” Ils démissionnent sans raison juste et suffisante», a-t-il poursuivi.

Le président réclame ainsi l’abolition de cette directive du ministère de l’Immigration, tout en reconnaissant que des mesures doivent aussi être mises en place pour protéger les travailleurs étrangers de possibles abus des employeurs.

«Il y a tellement d’histoires d’horreur auprès des travailleurs. Il faut quand même garder derrière la tête qu’il faut protéger la dignité de ces travailleurs-là. Il faut penser aussi à protéger ces entrepreneurs. Il n’y a pas que l’investissement d’argent», a-t-il martelé.

Le phénomène ne fait que s’accélérer, selon Régis Michaud, et contribuerait également à une fuite de main-d’œuvre – particulièrement dans le domaine de la restauration –, du Québec vers l’Ontario.

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