«Il faut qu’on avance la job»: bon nombre de travailleurs bravent le froid polaire
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Les températures glaciales qui se sont abattues sur la province n’ont pas empêché des travailleurs d’extérieur de faire leur boulot, mais les conditions difficiles les ont forcés à bien s’emmitoufler ou à prendre des pauses chaleur.
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«Ça ne va pas bien depuis ce matin, c’est difficile, j’ai vraiment très froid, mais on n’a pas le choix de rentrer, il faut qu’on avance la job», explique Ido Fuoco Speck, 31 ans, un travailleur de la construction rentré ce matin sur la rue Ontario à Montréal.
Présent sur le chantier depuis 5 h du matin, lui et son collègue, Simon St-Jean, se réchauffent comme ils peuvent.
«Je me suis bien habillé : des bonnes bottes, une paire de jeans, des combines, une salopette, de bons gants, un cache-cou. Il y a juste la face qui gèle», explique en souriant Simon St-Jean, 29 ans, qui s’occupe des manœuvres spécialisées.
«En bougeant et en travaillant, ça donne quand même chaud. Il y a juste le visage qui a froid», ajoute-t-il, expliquant devoir rentrer de temps en temps pour se réchauffer.
Selon Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec, la plupart des chantiers devraient être fermés aujourd’hui.
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«Le mot d’ordre devrait s’être donné. De toute façon, les chantiers ferment tôt généralement le vendredi», soutient-il.
Pas le choix
Du côté des éboueurs montréalais, la journée était tout aussi difficile alors qu’ils faisaient leur tournée de ramassage des ordures.
À l’arrière de leurs camions, ils avaient les sourcils, moustache et cils recouverts d’une épaisse couche de glace.
«Il fait froid, ça, c’est clair. Ce n’est pas facile, on aurait aimé rester au chaud», a lancé l’un d’eux en secouant ses bras pour se réchauffer.
Même dans l’habitacle du camion où le chauffage tourne en continu, il faisait extrêmement froid, confirme un conducteur.
«Ce matin, ma boisson a gelé à l’intérieur ! Je ne sais pas comment mes collègues font pour tenir», explique-t-il avant de repartir vite arpenter les rues.
«Faut bien qu’on fasse notre travail!» lui répond en riant son collègue.
15 minutes au chaud
Dans leur camion, des travailleurs d’une compagnie de téléphonie se réchauffent tant bien que mal après avoir passé plusieurs minutes au froid.
«On ne peut pas rester dehors pendant des heures, donc toutes les quinze minutes on rentre au chaud dans le camion», explique celui qui n’a pas voulu donner son nom.
«On s’occupe des urgences, alors on ne peut pas rester au chaud comme tout le monde», ajoute-t-il.
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Pour Samson Pochyla, facteur à Postes Canada depuis 11 ans, -25 degrés Celsius, c’est de la petite bière.
«J’ai vraiment vu pire. Il faut juste s’habiller comme il faut, avec des chauffe-mains, comme un oignon, avec plusieurs couches de vêtements et ça va bien aller», raconte le travailleur des postes qui dit ne pas entrer dans son camion plus souvent que d’habitude, malgré le froid.
Compliqué
La situation est plus compliquée dans le cas de la livraison à vélo. «Tout faiblit très vite avec le froid, par exemple mon cellulaire que je dois ranger au chaud. J’ai un vélo électrique, alors il faut gérer la batterie en conséquence, Le principal défi, c’est vraiment l’électricité», explique Julie Blundel, qui travaille à temps partiel pour Livraison Vélo Montréal.
«On fait une journée réduite. On peut rentrer au moindre au moindre signe. L’employeur a été très clair là-dessus.»
– Avec la collaboration d’Anouk Lebel