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Un 2e ballon chinois survole l'Amérique latine, selon le Pentagone

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Un deuxième ballon chinois a été repéré au-dessus de l’Amérique latine, a annoncé le Pentagone vendredi, nouveau rebondissement d’une affaire qui jette un froid entre Washington et Pékin, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ayant reporté sa visite en Chine. 

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La veille, les États-Unis avaient annoncé la présence d’un premier ballon-espion chinois dans leur espace aérien.

Les autorités chinoises ont eu beau exprimer leurs «regrets» pour cette intrusion, «involontaire» selon elles, Washington a jugé l’affront «inacceptable» et décidé in extremis vendredi d’annuler le déplacement du secrétaire d’État américain qui était prévu dimanche et lundi prochains.

M. Blinken en a fait part à son homologue Wang Yi, dénonçant «un acte irresponsable et une violation claire de la souveraineté des États-Unis qui sape l’objectif du voyage».

«La priorité à présent, c’est de faire en sorte que cet engin-espion quitte notre espace aérien», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Plus tard dans la journée, le porte-parole du Pentagone a annoncé la présence «d’un autre ballon-espion chinois», survolant cette fois-ci l’Amérique latine, sans qu'en soit précisée la localisation exacte.

Reprogrammée

Antony Blinken s’est efforcé de calmer le jeu en assurant que sa visite serait reprogrammée quand «les conditions le permettront», insistant sur la nécessité de garder «les lignes de communication ouvertes» avec Pékin.

La visite en Chine d’Antony Blinken aurait été la première d’un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018.

«Imaginez un instant ce qu’aurait été la réaction en Chine» si elle avait été confrontée à une situation analogue, a-t-il relevé.

Le Pentagone a assuré jeudi n’avoir aucun doute sur la provenance chinoise de ce ballon et sur son usage à des fins d’espionnage. 

Pékin, qui avait d’abord demandé de ne pas «monter en épingle» cette affaire, a reconnu vendredi qu’il s’agissait bien d’un appareil venu de Chine. 

Mais «c’est un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques», a assuré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué. 

Affecté par les vents, ce ballon «a dévié de sa trajectoire», a-t-il ajouté, en exprimant les «regrets» de son pays pour cette violation «involontaire» de l’espace aérien américain.

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Missiles nucléaires

«Je peux vous dire que le ballon se dirige vers l’est et se trouve actuellement au-dessus du centre des États-Unis» à quelque 18 000 mètres d’altitude et qu’il devrait rester sur le territoire américain encore «quelques jours», a fait savoir Pat Ryder, porte-parole du Pentagone, lors d’un point presse vendredi.

Il a affirmé que le ballon, «manœuvrable», qui naviguait au-dessus du trafic aérien commercial, ne présentait «pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol».

Le porte-parole s’est cependant refusé à préciser si les mouvements de l’engin étaient téléguidés.

Selon les médias américains, le ballon a survolé les îles Aléoutiennes dans le nord de l’océan Pacifique, puis a traversé l’espace aérien canadien, avant d’entrer aux États-Unis il y a environ deux jours.

Il a notamment volé au-dessus de l’État du Montana (ouest) qui abrite des silos de missiles nucléaires ; des avions de chasse se sont approchés de lui, a indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone, sous couvert d’anonymat.

On a décidé de ne pas l’abattre, en raison des risques posés par d’éventuels débris pour les personnes au sol, a-t-il ajouté, tout en jugeant «limitée» sa capacité à recueillir des informations.

«Abattez ce ballon !»

«Le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien», a déclaré de son côté le ministère de la Défense, vendredi dans un communiqué.

Ce n’est pas la première fois que l’armée américaine constate une telle intrusion, mais cet aéronef est resté plus longtemps que d’autres dans l’espace aérien américain.

L’incident a suscité de vives réactions au sein de la classe politique aux États-Unis. 

Les chefs républicain et démocrate d’une commission parlementaire sur la Chine, Mike Gallagher et Raja Krishnamoorthi, ont ainsi dénoncé une «violation de la souveraineté américaine».

«Abattez ce ballon !» a exhorté l’ancien président républicain Donald Trump dans Truth Social.

Nombre d’élus conservateurs se sont déclarés du même avis, certains allant jusqu’à se mettre en scène, arme à feu pointée vers le ciel.

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