Vasilevskiy portera un masque peint par une artiste québécoise lors du match des étoiles
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FORT LAUDERDALE | Il n’y a aucun joueur originaire du Québec pour ce match des étoiles, une triste première, mais il y a un entraîneur montréalais en Jim Montgomery, des Bruins de Boston. Et il y a aussi une artiste peintre de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui participera, à sa façon, à cette classique.
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Invité pour une cinquième fois au match des étoiles, Andreï Vasilevskiy a concocté un masque unique pour l’événement avec comme thématique : Miami Vice.
Pour concrétiser son projet, le gardien du Lightning de Tampa Bay a encore une fois fait confiance à Sylvie Marsolais, une artiste peintre qui se spécialise dans la conception de masques.
« Andreï nous a envoyé ses idées par des messages textes, a raconté Marsolais. Il voulait deux paysages de chaque côté du masque : le Colony Hotel de Miami et l’intersection de Ocean Drive et de la 10e rue du quartier Art Deco. »
« Il voulait vraiment que le thème soit Miami. C’est sa deuxième ville préférée après Tampa Bay. Il recherchait des couleurs éclatantes qui cadraient avec Miami, dans le style de Miami Vice. Il cherchait à garder des choses qu’il a toujours sur son masque : les éclairs, son numéro 88 et le lion (Big Cat, son surnom). On lui a suggéré d’ajouter des lunettes de soleil sur le lion et il a aimé l’idée. »
Voilà pour la petite histoire du nouveau masque de Vasilevskiy. Mais il faut aussi décrire ce lien unique entre un gardien originaire de la Russie et une artiste du Québec.
Une longue association
En cette journée consacrée aux médias à Fort Lauderdale, Vasilevskiy passe un peu dans l’ombre avec les frères Tkachuk à sa droite et Alex Ovechkin à quelques mètres de lui.
Le gardien de 28 ans a affiché un grand sourire quand on lui a demandé de nous parler de son masque et de son lien avec Sylvie Marsolais.
« Je travaille avec Sylvie depuis longtemps, a-t-il précisé. Je l’avais rencontrée à la série Subway quand je jouais pour la Russie. Je ne me souviens plus de la ville canadienne. Elle m’avait dit que si j’avais besoin d’une artiste peintre elle pouvait m’aider. »
« Je ne savais pas où je pouvais faire peinturer mes masques. Je l’ai donc textée et je travaille avec elle depuis ce jour. J’ai construit une belle relation avec Sylvie. Elle est une grande artiste. Si j’ai une idée, elle trouve une façon de la concrétiser. Je suis un gars loyal. J’aime travailler avec elle. »
« J’ai fait son dernier masque quand il jouait encore dans la KHL, a renchéri Marsolais. Depuis qu’il est en Amérique du Nord, j’ai toujours travaillé avec lui. Nous avons fait ses masques avec le Crunch de Syracuse et le Lightninig. »
La ville canadienne oubliée par le gardien du Lightning est Boisbriand. Et c’était en 2012.
50 masques par année
Aujourd’hui, Marsolais et son conjoint, Alexandre Mathys, qui s’occupe plus de la conception des masques, vivent uniquement de leur art avec la compagnie Sylabrush Airbrush.
Si Vasilevskiy, un gagnant de la Coupe Stanley en 2020 et 2021 et du Vézina en 2019, est leur client le plus célèbre, ils collaborent également avec Jake Allen, Samuel Montembeault, Joonas Korpisalo, Craig Anderson et Brian Elliott.
« Jean-François Bérubé a été mon premier client. Il jouait pour le Junior de Montréal. Ensuite, il y a eu Étienne Marcoux et Zachary Fucale dans la LHJMQ. Maintenant, j’ai des clients de la LNH, la Ligue américaine et en Europe. Nous vivons de ce métier à temps plein, mon conjoint et moi. Nous pouvons fabriquer une cinquantaine de masques par année. »
Une inondation
Il n’y a pas juste eu des jours heureux pour cette artiste de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. En 2019, l’atelier où elle fabrique les masques s’est retrouvé submergé par quatre pieds d’eau après les inondations suivant la rupture de la digue dans cette ville de près de 20 000 habitants.
« Sur le coup, ce n’était pas drôle. Nous avions pas mal tout perdu. Mais nous nous sommes revirés de bord avec une levée de fonds et grâce à la précieuse aide de nos familles. »
Parmi les généreux donateurs, il y en a qui ont requis l’anonymat. On respectera encore le silence, mais vous pouvez probablement deviner...