/entertainment/movies

«Annie Colère»: l’éclosion tardive de Laure Calamy

Annie Colère
Photo fournie par Axia Films L’actrice française Laure Calamy dans une scène du film Annie Colère.

Coup d'oeil sur cet article

PARIS | Laure Calamy a été révélée au grand public il y a quelques années, avec son rôle de secrétaire amoureuse dans la populaire série française Appelez mon agent. À 47 ans, l’actrice savoure pleinement ce succès arrivé sur le tard en multipliant les apparitions au cinéma. Rencontre.

• À lire aussi: Dix acteurs qu'on aime

• À lire aussi: Florence Longpré est le visage du 27e Festival REGARD

• À lire aussi: La comédie «Complètement lycée» sera adaptée en France

On l’a vue jouer aux côtés de Suzanne Clément dans le thriller L’Origine du mal, sorti au début janvier. Elle défend le rôle-titre du film Annie Colère qui prend l’affiche chez nous vendredi prochain. Elle sera aussi en vedette dans la comédie dramatique Les Cyclades, attendue dans les salles de la province à la fin mars.  

Vous l’aurez compris : Laure Calamy sera très présente sur nos grands écrans cette année. En sept ans, cette comédienne issue du milieu du théâtre est devenue une des actrices les plus convoitées du cinéma français.

 «Avant, il y avait les jeunes premières. Maintenant, il y a les vieilles premières!» a lancé à la blague l’actrice, rencontrée le mois dernier à Paris dans le cadre des Rendez-vous d’Unifrance. 

«Je ne peux que me réjouir de tout ce qui m’arrive. Le succès qui arrive sur le tard, c’est un phénomène qu’on voyait souvent chez les hommes à une certaine époque. Des acteurs comme Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle ont percé au cinéma alors qu’ils étaient déjà dans la quarantaine. C’était plus rare pour les actrices à l’époque, mais aujourd’hui, je sens qu’il y a quelque chose qui s’ouvre pour les femmes.»

Un rôle engagé 

Avec sa fougue et son énergie débordante, Laure Calamy s’est souvent distinguée dans des comédies. Mais son engagement social et politique la pousse aussi parfois à accepter des rôles plus dramatiques. C’est ce qui est arrivé avec Annie Colère, le nouveau film de la réalisatrice Blandine Lenoir (Aurore), qui s’attarde aux actions du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et la Contraception (le MLAC), qui a contribué au changement de la loi sur l’avortement en France, au milieu des années 1970.

Laure Calamy y incarne le personnage d’Annie, une ouvrière et mère de deux enfants qui tombe enceinte accidentellement. Ne voulant pas avoir un troisième enfant, elle fera appel au MLAC, un regroupement de femmes pratiquant des avortements clandestins. Bien accueillie par le mouvement, Annie décidera de s’impliquer dans son combat pour l’adoption de la loi sur l’avortement.

«Quand Blandine [Lenoir] m’a approchée pour me parler de ce projet, j’ai tout de suite été attirée par l’idée de mettre en lumière les actions du MLAC dont j’avais déjà entendu parler par ma mère, relate Laure Calamy. 

«D’une certaine façon, j’avais l’impression de raconter un peu de manière éloignée la vie de ma mère. Elle a bien connu cette réalité ayant été elle-même infirmière à cette époque. Ç’a donné lieu à des conversations passionnantes entre elle et moi. Elle m’a raconté qu’entre infirmières, elles s’aidaient à avorter avec des canules et en se faisant des injections de pénicilline pour éviter qu’il y ait des infections. On ne peut pas s’imaginer à quel point c’était un enfer pour ces jeunes femmes qui voulaient vivre leur sexualité librement et qui devaient toujours vivre avec cette épée de Damoclès qui leur tombait sur la tête régulièrement.» 

En plus d’avoir été séduite par le sujet du film, Laure Calamy a eu un réel coup de cœur pour le personnage d’Annie, un rôle plus pudique et intériorisé que ceux qu’elle a l’habitude de jouer au cinéma.

«C’est une femme qui a sans doute mené sa vie sans s’interroger en profondeur sur certaines choses et en suivant le chemin qui semblait déjà tracé pour elle, c’est-à-dire de se marier et avoir des enfants, détaille-t-elle. 

«Mais en rencontrant les militantes du MLAC, elle va finalement prendre confiance en elle et s’autoriser à devenir une tête pensante. Et ça, je trouve ça magnifique. Les personnages qui me plaisent le plus sont ceux qui sont en mouvement et qui évoluent. C’est ce que j’ai trouvé très beau et émouvant dans celui d’Annie Colère.»


♦ Le film Annie Colère prend l’affiche le 10 février.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.