17 ans de prison pour un père incestueux qui a abusé de ses filles durant plus d’une décennie
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Un sexagénaire a écopé d’une importante peine de 17 ans de prison pour avoir commis de l’inceste sur ses deux filles et sur l’une de ses nièces, alors qu’elles étaient enfants, en plus d’en avoir diffusé des vidéos à d’autres pédophiles.
«Il est difficile d’imaginer pire scénario que les faits de ce présent dossier», indique sans détour le juge Stéphane Godri, dans sa décision récemment rendue, au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu.
«L’accusé a violé la confiance de ses filles et de sa nièce de la pire façon possible, et non seulement il l’a fait pour satisfaire ses propres pulsions, mais aussi celles d’autres prédateurs sexuels sur internet», poursuit-il, au sujet de l’homme de 60 ans qu’on ne peut pas identifier afin de protéger ses victimes.
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En juin 2021, celui-ci a été reconnu coupable d’inceste, d’incitation et de contact sexuel, d’agressions sexuelles et de diffusion de pornographie juvénile.
Les événements ont été commis sur une période de plus de 10 ans, à partir du milieu des années 1990. À l’époque, ses victimes avaient entre 5 et 17 ans.
Le pédophile a entre autres incité l’une de ses filles à faire des gestes sexuels et à visionner des films pornographiques.
«Ce comportement a escaladé jusqu’à ce qu’à deux reprises, il y ait des tentatives de pénétration complète qui ont été interrompues parce que [sa fille] indiquait que c’était trop douloureux pour continuer», relate le juge Godri, dans son prononcé.
Dans la salle de bains familiale, celui qui aurait dû agir en bon père de famille examinait plutôt les organes génitaux de ses filles afin de vérifier «qu’elles étaient propres après avoir pris un bain».
Il les filmait
L’accusé a aussi utilisé une webcam, alors que ses victimes étaient dénudées, exposant ainsi leurs parties intimes.
Tout ça se déroulait au salon, pendant qu’il rediffusait ces images sur différents sites de clavardage.
Décrit comme un individu opportuniste et introverti, le sexagénaire a mentionné ne pas avoir de souvenirs de ses comportements, durant le procès.
Mais lors des observations sur sa peine, il a fini par s’excuser et reconnaître partiellement sa responsabilité. Lui aussi aurait déjà été agressé sexuellement.
Par ailleurs, le rapport présententiel a noté que l’accusé était repentant et honteux de ses actions, mais qu’il ne semblait pas comprendre «la gravité des conséquences de ses actes sur ses victimes».
Celles-ci avaient d’ailleurs témoigné de tout le mal que ces gestes avaient eu sur elles, dont leur méfiance importante envers les hommes, entre autres.
«Très importante»
La poursuite avait demandé une peine de 21 ans d’emprisonnement, alors que la défense avait suggéré une sentence beaucoup plus courte, de moins de 10 ans.
«C’est une sentence significative. Si ça peut convaincre d’autres victimes à faire confiance au système, tant mieux», affirme Me Martin Bourgeois, procureur de la Couronne au dossier.
«Il s’agit d’une peine très importante et longue pour un délinquant sans antécédents. Cette peine lui sera imposée pendant une partie importante du reste de sa vie naturelle», conclut le magistrat dans sa décision, précisant que celle-ci mettait de l’avant les objectifs de dissuasion et de dénonciation.