/news/politics
Navigation

Un conflit de travail paralyse les opérations de déneigement à Châteauguay

chateauguay
Photo Olivier Faucher Le maire de Châteauguay, Éric Allard, posant devant un trottoir enseveli sous la neige devant une école.

Coup d'oeil sur cet article

Des résidents de Châteauguay sont exaspérés d’endurer des rues et des trottoirs non déneigés depuis deux semaines à cause d’un conflit de travail qui s’est envenimé entre la Ville et ses cols bleus. 

« Je reste dans un cul-de-sac et ils n’ont pas déneigé. Je trouve que c’est dangereux. Il y a des trottoirs qui ne sont pas déneigés du tout », soutient Bernard Champagne, un résident de 83 ans.

Lors de son passage sur place hier, Le Journal a constaté que plusieurs trottoirs étaient encore ensevelis sous la neige. Certaines rues ne semblaient pas avoir été déneigées depuis quelque temps.

« C’est inacceptable ! Les citoyens sont des payeurs de taxes et tout le monde a le droit de circuler, renchérit Lise Langlois. C’est dangereux parce qu’il peut arriver n’importe quoi, comme un accident. »

Le son de cloche est le même du côté du maire de Châteauguay, Éric Allard.

De nombreux trottoirs n’étaient pas déneigés hier matin, comme ici à proximité d’une école.
Photo courtoisie ville de Châteauguay
De nombreux trottoirs n’étaient pas déneigés hier matin, comme ici à proximité d’une école.

« Les trottoirs ne sont pas dégagés, les rues sont mal dégagées. Il y a des enfants qui vont à l’école en marchant dans la rue, dans des rues achalandées ou des boulevards. Les citoyens sont en danger là-dedans », s’insurge-t-il.

Conflit

Depuis la mi-janvier, un conflit a éclaté entre la Ville et les cols bleus après que la municipalité a proposé d’avoir recours au privé pour aider les opérations de déneigement après les grosses bordées de neige qui se sont multipliées, explique le maire en entrevue au Journal

  •  Ne ratez pas l'entrevue d'Éric Allard, maire de Châteauguay au micro de Mario Dumont, disponible en balado sur QUB radio :  

Éric Allard dénonce le fait que diverses « méthodes syndicales qui datent des années 1970 » ont été utilisées depuis pour protester.

« Il y a un petit groupe parmi les cols bleus qui n’était définitivement pas content. Ça semble avoir dégénéré à cause qu’on a fait appel à ces camions [du privé] », ajoute-t-il.

Par exemple, des employés auraient délibérément ralenti le déneigement depuis les tempêtes qui ont marqué la fin du mois de janvier, entre autres, en refusant des heures supplémentaires. 

Vandalisme et nœud coulant

Depuis quelques jours, des tiges de métal ont été retrouvées dans trois souffleuses à neige de la Ville qui ont été endommagées. 

Les contremaîtres ont aussi retrouvé un horodateur détruit, ainsi qu’un nœud coulant suspendu dans la salle des patrons.

Un nœud coulant aurait été retrouvé dans la salle des contremaîtres, un geste que le maire qualifie « d’intimidation » par les cols bleus.
Photo courtoisie ville de Châteauguay
Un nœud coulant aurait été retrouvé dans la salle des contremaîtres, un geste que le maire qualifie « d’intimidation » par les cols bleus.

Le maire qualifie ces gestes de « vandalisme » et « d’intimidation ».

« Une corde de pendu, ça n’apparaît pas par magie, soutient-il. Des tiges d’acier qui apparaissent dans les bancs de neige au moment où on fait du soufflage, ce n’est pas un hasard. »

Selon M. Allard, des enfants se rendant à l’école ont même dû marcher dans la rue, sur des boulevards.

Devant le tribunal du travail

Questionné par Le Journal, le Syndicat des Cols bleus de Châteauguay a nié en bloc avoir amorcé un quelconque moyen de pression.

« On ne sait pas à quoi la Ville joue », mentionne la conseillère syndicale Marie-Christine Morin.

Pour cette dernière, si Châteauguay est mal déneigée « c’est à cause des problèmes de gestion de la Ville. »

Le conflit s’est retrouvé samedi devant le Tribunal administratif du travail, où le syndicat s’est engagé à effectuer les opérations de déneigement nécessaires devant « l’urgence » de la neige accumulée, selon le jugement provisoire.


►Le Tribunal doit entendre le syndicat et la Ville sur le fond de la question au cours d’une audience demain.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.