«Police de la neige»: des Montréalais veulent le remboursement de leur permis
Ils se sentent lésés par l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve à qui ils ont payé 50 $ au début de l’hiver
Des citoyens de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui ont payé un permis pour pelleter leur neige dans la rue demandent l’abolition de cette pratique bureaucratique qu’ils jugent inutile.
« Je suis très, très frustré. Dès le départ, je sentais la taxe déguisée. Avec cet incident-là, c’est confirmé », lance Yves Parenteau, qui habite le district de Tétreaultville.
Le 2 février, ce dernier ainsi que 19 de ses voisins ont reçu un avis d’un inspecteur de l’arrondissement les avertissant qu’ils « n’ont pas l’autorisation de déposer de la neige sur le domaine public ».
Or, ceux-ci détiennent un permis qu’ils ont payé chacun 50 $ au début de l’hiver précisément pour se prémunir de cette autorisation. Celle-ci a été instaurée pour la première fois cette année par l’arrondissement et a depuis suscité la controverse entre autres parce qu’il ne s’applique pas sur tout son territoire.
« Totalement inapplicable »
« Je me suis dit : voyons ça ne marche pas, le permis est payé », raconte Louise Séguin, qui soutient avoir perdu des « dizaines d’heures » pour obtenir les autorisations au nom de ses voisins.
Dans un courriel à une résidente que Le Journal a pu consulter, l’arrondissement s’est excusé en expliquant que « l’information dans leur système était erronée ».
Mais pour des résidents interrogés, l’incident témoigne de la mauvaise gestion de cette mesure.
Plusieurs pointent notamment du doigt le fait qu’aucune amende n’est donnée par l’arrondissement à ceux qui déposent de la neige sur la voie publique sans permis, comme l’a expliqué le maire Pierre Lessard-Blais en entrevue au 98,5 FM il y a deux semaines.
Le conseiller représentant le district de Tétreaultville, Julien Hénault-Ratelle, qui siège dans l’opposition, soutient que ce n’est pas un hasard, car le règlement est « totalement inapplicable ».
« Tant qu’un inspecteur ne prend pas le citoyen sur le fait en train de mettre la neige [sur la voie publique], la neige n’est pas identifiable, résume-t-il. À partir du moment où une administration met un règlement et ne le fait pas appliquer, c’est sûr que c’est inéquitable pour les citoyens qui ont fait les démarches. »
M. Hénault-Ratelle, qui s’oppose à cette mesure « depuis le début », déplore qu’elle engendre des dédales bureaucratiques.
« Les citoyens doivent traverser un long processus et, après ça, quand même se faire taper dessus par l’arrondissement alors qu’ils ont le permis», poursuit l’élu.
Remboursement réclamé
« S’il [le règlement] n’a pas raison d’être, je pense qu’il faudrait rembourser les gens », réclame Serge Généreux, l’un des résidents ayant reçu l’avis erroné.
« J’aimerais autant être remboursée et le permis, je l’abolirais», conclut pour sa part Mme Séguin.
Le maire d’arrondissement, Pierre Lessard-Blais, a refusé notre demande d’entrevue et n’a pas répondu aux questions qui ont été envoyées par courriel.