Saveurs dans le vapotage: le député Ciccone devrait faire ses devoirs et se fier à Santé Canada
Coup d'oeil sur cet article
(Lettre à M. Enrico Ciccone, député de Marquette pour le Parti libéral du Québec)
Monsieur le député,
Nous avons pris connaissance avec beaucoup de surprise, de votre intervention du 7 février dernier lors de la période de question à l’Assemblée nationale alors que vous interpelliez le ministre de la Santé, M. Christian Dubé, en tentant de le convaincre par tous les moyens, d’abolir les saveurs dans le vapotage.
Dans un premier temps, la Coalition des droits des vapoteurs du Québec (CDVQ) adhère totalement au fait qu’aucun jeune ne devrait fumer, ni vapoter.
Un moyen efficace pour arrêter de fumer
Cependant, alors que Santé Canada vient de confirmer l’efficacité du vapotage dans la cessation tabagique, nous comprenons mal votre intervention. Pour la CDVQ, l’abolition des saveurs dans le vapotage serait une grave erreur et risquerait de retourner des milliers de Québécois à la cigarette, ce qui serait une catastrophe du point de vue de la santé publique.
En tout respect, Monsieur le député, vous auriez avantage à lire les recommandations de Santé Canada afin de ne pas contribuer à priver des milliers de Québécois d’un moyen reconnu et efficace pour arrêter de fumer.
Le 20 janvier dernier, Santé Canada publiait sur son site: «Alors que la science évolue, les preuves suggèrent que le vapotage de la nicotine (à l'aide de cigarettes électroniques) peut aider les adultes à arrêter de fumer. Si vous avez déjà essayé des méthodes approuvées par Santé Canada pour cesser de fumer (p. ex., des thérapies de remplacement de la nicotine approuvées) et que vous fumez toujours des cigarettes, le vapotage pourrait vous aider à arrêter de fumer. Passer complètement au vapotage signifie arrêter de fumer toutes les cigarettes, ce qui réduira les risques d'atteinte à votre santé.»
Dans ce contexte, la CDVQ s’explique mal votre position. Nous croyons malheureusement que les groupes antivapotage exercent une influence négative et dommageable sur votre perception du vapotage. Ces groupes de dogmatiques n’écoutent pas la science et refusent d’admettre, comme le fait Santé Canada, que le vapotage aide vraiment les fumeurs à arrêter de fumer et que les saveurs sont fondamentales dans le processus. Il est difficile de comprendre cette position de la part d’un ancien athlète comme vous.
Le vapotage chez les jeunes
Tel que mentionné précédemment, la CDVQ souscrit totalement au fait qu’aucun jeune ne devrait vapoter. Par contre, comme le mentionne également Santé Canada dans son rapport, «des préoccupations ont également été soulevées quant à l'attrait des produits de vapotage chez les jeunes et au fait que ceux-ci peuvent mener à l'utilisation de produits du tabac. Peu de données probantes indiquent que la consommation de produits de vapotage augmente le risque chez les jeunes et les jeunes adultes de consommer un jour des cigarettes de tabac combustibles (tabagisme)». De plus, toujours concernant le vapotage chez les jeunes, ce même rapport confirme « que le taux de vapotage chez les jeunes n’a pas augmenté depuis 2019.»
Des exemples ailleurs
Concernant l’abolition des saveurs, vous devriez regarder ce qui se fait ailleurs et analyser les conséquences néfastes de l’abolition des saveurs sur l’augmentation du tabagisme dans les endroits où cette mesure a été implantée, en particulier chez les jeunes.
Parmi de nombreux exemples, il y a celui de la Nouvelle-Écosse qui a interdit les saveurs dans le vapotage et qui a vu le nombre de fumeurs et fumeuses augmenter de façon substantielle, tant chez les adultes que chez les jeunes de la province.
En conclusion, abolir les saveurs dans le vapotage priverait des dizaines de milliers de Québécois et de Québécoises d’un moyen reconnu et efficace pour arrêter de fumer. La démarche de la CDVQ s’inscrit dans la volonté du gouvernement du Québec de contribuer à l’atteinte de l’objectif fixé dans la Politique gouvernementale de prévention en santé visant à réduire la prévalence du tabagisme à 10% d’ici 2025.
Valérie Gallant, Porte-parole, Coalition des droits des vapoteurs du Québec