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Mis K.O. par des pirates informatiques: le détaillant en ligne Ssense n’a pas prévenu le gouvernement de la cyberattaque

Ssence siege social de Montréal
Photo tirée d'instagram @ssense La boutique amirale de Ssense, dans le Vieux-Montréal.

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Ssense a été la cible d’une cyberattaque qui a fortement ébranlé ses activités, en décembre, mais le géant québécois de la vente en ligne n’en a pas informé ses ex-employés, qui pourraient pourtant en être victimes.

Dans un message envoyé au personnel obtenu par Le Journal, Ssense fait état d’un « incident de cybersécurité » au cours duquel « une tierce partie non autorisée » a eu accès à ses systèmes informatiques, le 10 décembre. Selon nos informations, les problèmes se seraient poursuivis jusqu’au 22 décembre.

« Notre enquête a révélé que certains renseignements sur les employés ont été consultés dans le cadre de l’incident », indique le message. « Il serait prudent de supposer qu’il pourrait s’agir de ceci : nom complet, adresse du domicile, adresse courriel, spécimen de chèque, pièces d’identité [...], contrat d’emploi et autres informations. »

L’entreprise a toutefois assuré que ses experts en cybersécurité « n’ont constaté aucun cas de mauvaise utilisation » des données. 

D’ex-employés qui ont contacté Le Journal ont déploré que Ssense ne les ait pas avisés de la cyberattaque.

« S’il y a eu une brèche, pourquoi est-ce que ce sont seulement les employés actuels qui sont protégés ? » a déploré l’un d’entre eux, sous le couvert de l’anonymat, au cours d’un entretien téléphonique.

Pourtant obligatoire

La Commission d’accès à l’information n’a reçu aucune déclaration d’incident de confidentialité concernant Ssense, a indiqué hier au Journal une porte-parole de l’organisme, Emmanuelle Giraud. Une telle déclaration est obligatoire lorsqu’un incident « présente un risque qu’un préjudice sérieux soit causé ».

Dans le message expédié aux employés, Ssense assure avoir « travaillé assidûment pour préserver et rétablir entièrement [ses] activités, en mettant notamment en œuvre plusieurs mesures d’endiguement sur notre réseau, afin que nous puissions continuer de servir nos clients pendant cette période ».

Clients en furie

Or, sur la page Facebook de Ssense, plusieurs clients se sont plaints de ne pas avoir reçu les commandes qu’ils avaient passées alors qu’il s’agissait, dans certains cas, de cadeaux de Noël. Des messages publiés aussi récemment qu’à la fin janvier évoquaient la difficulté, voire l’impossibilité, de joindre le service à la clientèle du détaillant.

La semaine dernière, Le Journal a écrit que Ssense a déposé auprès du gouvernement un avis concernant le licenciement de 68 salariés à la fin janvier. D’après nos sources, ce sont plutôt 130 travailleurs, sur un total d’environ 1700, qui ont perdu leur emploi.

Rappelons que l’an dernier, le Groupe Atallah, société mère de Ssense, a reçu un prêt de 21,3 millions $ du ministère de l’Économie.

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