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La guerre de l'Arctique: le Grand Nord canadien est une véritable passoire face à la Russie

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Jimmy Evalik
Photo Anne-Caroline Desplanques Le sergent Jimmy Evalik, chef Rangers de Cambridge Bay, au Nunavut, est en première ligne de notre front arctique avec seulement 1600 autres Rangers et 340 soldats.

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L’Arctique canadien est une passoire. Et c’est un problème, car les changements climatiques rendent ce territoire de plus en plus accessible au moment même où notre plus proche voisin nordique, la Russie, y multiplie les bases militaires. 

De notre côté du pôle, ce sont des volontaires inuit à temps partiel, les Rangers, qui assurent notre seule présence militaire permanente.

«Nous sommes les yeux, les oreilles et la voix de l’armée canadienne», explique Jimmy Evalik, le chef Rangers de Cambridge Bay, une de nos communautés les plus au nord du pays, au Nunavut.

Nos 1600 Rangers comme M. Evalik, répartis dans tout l’Arctique le long de nos 162 000 kilomètres de côtes nordiques, sont de plus en plus seuls face à un monde de plus en plus hostile.

Le nord du Nunavut est plus proche de la Russie que d’Ottawa, et notre voisin russe a rénové ses bases militaires arctiques datant de la guerre froide, en plus d’en construire de nouvelles. Le sergent Evalik et ses coéquipiers, eux, ne sont appuyés que de 340 soldats.

Nous avons rencontré le chef Rangers de Cambridge Bay en juillet 2022, pour le documentaire La guerre de l’Arctique, disponible dès le 14 février sur la plateforme VRAI. Ce projet est né de l’invasion russe en Ukraine, quand nous avons réalisé notre proximité géographique avec l’agresseur.

  • Écoutez l'entrevue avec Anne-Caroline Desplanques, journaliste à l’émission de Sophie Durocher diffusée chaque jour en direct 15 h 15 via QUB radio :

Lors de notre séjour, le sergent Evalik attendait le début de l’opération NANOOK, l’exercice annuel estival des militaires canadiens en Arctique.

Les 200 participants arrivaient de plus de 3000 km au sud, à Trenton en Ontario, où nous les avons rejoints sur le tarmac de la base militaire.

«C’est important que tout le monde sache que nous avons une présence dans notre Grand Nord. Il y a toujours une possibilité d’invasion étrangère. C’est 100 % possible», indiquait le sergent Joseph Colonel avant d’embarquer.

L’OTAN inquiète

Pour la première fois, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, et le premier ministre Justin Trudeau ont rejoint nos soldats durant l’exercice pour envoyer un message clair : des ombres planent sur la sécurité de l’Arctique.

«Le chemin le plus court vers l’Amérique du Nord pour les missiles russes et les bombardiers seraient au-dessus du pôle Nord», a dit M. Stoltenberg.

Il a expliqué que la Russie utilise ses infrastructures militaires arctiques pour tester ses nouvelles armes, et qu’elle y opère main dans la main avec la Chine. Il a prévenu que le partenariat sino-russe menace «nos valeurs et nos intérêts».

Le secrétaire général de l’OTAN était clairement venu vérifier ce que le Canada fait pour protéger le front nord-ouest de l’OTAN, d’après Robert Huebert, stratège militaire spécialiste de l’Arctique à l’Université de Calgary.

Pas prêt

Mais «les organisations fédérales responsables de la sûreté et de la sécurité de la région de l’Arctique [...] ne sont pas prêtes à réagir aux exigences accrues en matière de surveillance», écrivait la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, en novembre.

Peu après, en décembre, M.Stoltenberg en ajoutait une couche, soulignant à l’antenne de CNN que la Russie continuait de développer ses installations militaires arctiques, en dépit de ses difficultés sur le front ukrainien.

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