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TGV : l’annonce d’Ottawa permettrait des économies de temps minimes, selon des experts

Ce qui a été annoncé par Ottawa est bien loin du TGV dont plusieurs rêvent

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Photo AFP

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Le souhait du gouvernement fédéral de construire des segments de TGV n’est que de la poudre aux yeux puisqu’il permettrait des gains de temps d’à peine quelques minutes sur des centaines de kilomètres, préviennent des experts.

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«Il y a des places où peut-être que tu vas pouvoir un peu plus de haute vitesse, mais si tu regardes l’alignement partout, c’est difficile de voir où», résume Pierre Le Fèvre, ancien conseiller sénior en stratégie et planification chez VIA Rail.

Le gouvernement fédéral a annoncé ce matin lors d’un greffage technique être ouvert à ce que des partenaires privés proposent que certains segments de son projet de train à grande fréquence Québec et Toronto soient à grande vitesse.

Plusieurs maires ainsi que le gouvernement du Québec ont fait des sorties au cours des dernières semaines pour réclamer qu’Ottawa se tourne vers un TGV.

Alors qu’il conseillait VIA Rail, M. Le Fèvre raconte que la société d’État a fait faire deux études qui ont chacune conclu qu’il n’y avait aucun tronçon entre ces deux villes où le rapport des coûts et des bénéfices justifiait l’implantation d’un TGV.

«En principe, je pense qu’ils vont ravoir du privé la même chose qu’on avait», prédit-il.

«Quatre minutes maximum»

Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal, dresse un portrait similaire.

«Si on regarde Québec-Toronto, il y a très peu de segments où on va être capables de dépasser le 200 km/h réalistement sans se lancer dans des investissements massifs.»

Il estime qu’environ 10% de tout le trajet pourra être à grande vitesse et que sur une distance entre les capitales de l’Ontario et du Québec, cela représente des gains de temps minimes.

«On parle seulement de seulement quelques minutes, au maximum 4 minutes de gagnées», avance M. Barrieau.

L’expert appelle le public à tempérer ses attentes face à ce projet qui, dans les conditions actuelles, sera bien loin des TGV qui permettent de gagner des heures en Europe et en Asie.

«C’est ce que les gens croient lorsqu’ils écoutent le débat public en ce moment. Mais pour l’instant, c’est une fin de non-recevoir complète du gouvernement de faire un projet de cette ampleur-là [...] Pourtant, le besoin est là en termes d’analyses sociétales de changements climatiques, de décongestion autoroutière.»

L’obstacle de la rentabilité

Ce qui nous empêche de rêver à cela, selon M. Barrieau, se trouve dans la prémisse du gouvernement fédéral que le projet doit absolument être rentable, c’est-à-dire que ses revenus doivent rembourser les coûts de construction et d’opération.

«C’est le problème qui biaise l’analyse du gouvernement. Lorsqu’on construit d’autres infrastructures, comme des autoroutes, on ne s’attend pas à ce qu’il y ait un financement du projet qui permet de rembourser les dépenses.»

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