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Hausses de loyers abusives: plus de 100 000 logements abordables disparus au Québec en cinq ans

Les hausses de loyers abusives sont une des raisons qui ont provoqué la perte de ces loyers

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Près de 116 000 logements abordables à moins de 750 $ ont disparu en seulement cinq ans au Québec, dont 90 000 à Montréal seulement, dénonce le FRAPRU.

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«Dans le cas de Montréal, c’est vraiment la disparition des logements abordables qui nous guettent. Il faut voir que bientôt, il n’y en aura plus [des logements à moins de 750 $]», alarme Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Une analyse des recensements de 2016 et 2021 a permis de mettre en lumière la perte nette de logements qui coûtaient moins de 750 $ par mois.

«Dans la région métropolitaine, seulement, il y a 90 000 logements [à moins de 750 $] qui ont été perdus entre les recensements de 2016 et 2021 et si on regarde certaines régions où il y a plus de 50 % des loyers en dessous de ce prix, on voit la courbe qui diminue dramatiquement», déplore Mme Laflamme.

  • Écoutez l'entrevue avec Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, regroupement de lutte pour le droit au logement à l’émission de Philippe-Vincent Foisy  diffusée chaque jour en direct 7 h 20 via QUB radio :

Étude révélatrice

L’analyse, menée à la grandeur du Canada par Steve Pomeroy, expert canadien en logement et professeur à l’Université McMaster à Hamilton, en Ontario, montre par ailleurs que le Québec est la province canadienne qui affiche la plus grande perte avec près de 116 000 logements en moins, suivie par l’Ontario (49 000 logements abordables perdus) et la Colombie-Britannique (près de 32 000).

Cette même étude des données de Statistique Canada montre qu’en seulement dix ans, Montréal a perdu près de 168 000 logements abordables.

«Dans la majorité des cas maintenant, on retrouve ces logements dans la braquette au-dessus, voire même au-delà de 1000 $», ajoute Mme Laflamme, qui dénonce les conséquences dramatiques que cela aura sur les ménages ayant de bas revenus.

Tendance inquiétante

Et la tendance inquiète d’autant plus que les loyers en région grimpent de plus en plus vite, notamment à cause des hausses de loyer abusives.

«On s’en va vers un effritement du parc locatif encore abordable. On voit des hausses majeures de loyer qui se produisent aux changements de locataires», lance Mme Laflamme.

«Plusieurs municipalités du Québec jugées plus abordables jusqu’à présent et où les logements de moins de 750 $ occupent encore plus de la moitié du parc de logements locatifs sont à risque de subir le même sort [que Montréal] si rien n’est fait», ajoute Mme Laflamme.

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