«Je ne contrôlais plus mon corps», dit Vinzenz Rohrer, qui revient sur sa blessure épeurante du 11 janvier
Vinzenz Rohrer, un choix de 3e tour du CH en 2022, a frôlé la catastrophe après une chute dangereuse
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PETERBOROUGH | Vinzenz Rohrer a eu peur. Le 11 janvier dernier, l’Autrichien de 18 ans a fait une pirouette dans les airs après une mise en échec avec les hanches du défenseur Thomas Budnick, des Frontenacs de Kingston.
Rohrer n’a pas atterri sur la glace comme Elvis Stojko le faisait dans ses glorieuses années en patinage artistique. Le choix de troisième tour du Canadien au dernier repêchage a vu sa tête et son cou encaisser le choc lors de l’impact avec la patinoire.
Sonné par sa très mauvaise chute, Rohrer a fait des convulsions en restant inerte au sol. Il a laissé la place TD à Ottawa dans un silence complet jusqu’à sa sortie sur une civière. Il a ensuite été transporté en ambulance.
Après une victoire de 3 à 2 des 67 d’Ottawa contre les Petes le 16 février dernier à Peterborough, Rohrer est revenu sur ce moment inquiétant de sa saison.
«Sur le moment, il n’y avait rien qui se passait pour moi. Pour être honnête, c’était probablement plus épeurant pour les personnes qui regardaient la scène que pour moi. Je ne contrôlais plus mon corps. J’ai perdu la mémoire des événements.»
«Je n’avais jamais fait de convulsions de ma vie, a-t-il poursuivi. Ça peut arriver après une commotion cérébrale, après un choc au cerveau. C’était une première pour moi. Maintenant, je suis de retour au jeu. Je suis en santé. J’ai reçu le feu vert pour revenir un peu plus de deux semaines après l’incident. Je joue depuis maintenant trois semaines. J’y pense encore, ça reste mentalement. C’est un défi mental.»
«Les médecins m’ont rassuré. C’était une mauvaise chute et de la malchance. Les médecins à Ottawa m’ont dit que c’était un cas isolé. Ils ne croient pas que ça deviendra fréquent. À mon retour sur la glace, j’ai toutefois constaté que le jeu se déroulait vraiment vite. J’avais juste manqué deux semaines et j’avais le sentiment que j’avais perdu un peu le rythme.»
Avec sa mère
Dans un corridor du vieux Memorial Centre à Peterborough, Rohrer devient un peu plus émotif en entrevue au Journal, ajoutant un détail sur cette soirée du 11 janvier.
«Ce n’est pas drôle comme coïncidence, a-t-il dit. Mais le seul match que ma mère [Ulrike] a regardé de moi avec les 67 d’Ottawa, c’était ce match. Elle était donc dans les gradins quand je me suis blessé. Elle m’a accompagné à l’hôpital.»
«C’était bien pour moi. Dans l’ambulance, les ambulanciers me disaient de ne pas bouger. J’avais peur de devenir paralysé. Je n’avais jamais vécu une blessure aussi sérieuse. Ma mère restait à mes côtés, elle me parlait et elle me rassurait. Les médecins m’ont aussi calmé rapidement. Les blessures font partie de la réalité du hockey. J’ai appris de cet incident. Je cherche toujours à devenir un meilleur joueur.»
De retour depuis le 27 janvier, Rohrer a marqué cinq buts et ajouté deux passes à ses 12 derniers matchs. Le centre droitier a un peu ralenti comparativement à sa production de 41 points (17 buts, 24 passes) en 40 matchs cette saison.
Dans le moule de Gallagher et d'un nouveau du CH
Vinzenz Rohrer capte le regard pour sa grande rapidité. À 5 pi, 11 po et 168, Rohrer n’a rien d’un gros centre, mais il a une qualité forte qui pourrait le mener loin.
Rob Wilson, l’entraîneur en chef des Petes de Peterborough, a offert un beau compliment en parlant du centre des 67 d’Ottawa, l’équipe qu’il s’apprêtait à affronter.
«Il est très rapide, il a une vitesse exceptionnelle, a dit Wilson. Il peut rendre les défenseurs très nerveux. Pour atteindre la LNH, tu as besoin de rapidité. Il a cette arme. Mais je le trouve bon aussi au cercle des mises en jeu, il peut marquer et il fonce dans les coins. Je l’aime bien comme joueur. C’est un autre bon choix de Montréal.»
L’équipe avant tout
Rohrer, le 75e choix au total au dernier repêchage, a fait un bond sur le plan offensif cette saison avec une production légèrement supérieure à un point par match (41 points en 40 matchs).
Quand on lui demande de décrire sa deuxième saison à Ottawa dans la Ligue junior de l’Ontario, l’Autrichien n’a pas les yeux sur ses statistiques.
«Pour moi, la première chose, c’est la façon que l’équipe joue, a-t-il répliqué. Je remarque une belle amélioration pour notre équipe. Nous nous retrouvons au sommet de notre division dans la OHL. Personnellement, je trouve aussi qu’il y a une amélioration. Mais avec Dave [Cameron], notre coach, ce n’est jamais à propos des points. Il ne m’a jamais placé une pression pour produire offensivement. Il cherche à me développer comme un centre complet.»
Des comparaisons
On a recommandé à Rohrer de regarder le jeu de deux attaquants chez le Canadien. Le premier est malheureusement sur la liste des blessés, alors que le deuxième fait tout pour rester à Montréal.
«Les gars du développement [Francis Bouillon et Rob Ramage] me disent souvent de regarder Brendan Gallagher et un autre qui vient juste d’arriver. Il a de très bons chiffres depuis son rappel. Je cherche son nom. Il a deux noms de famille.»
On l’a aidé un peu en sortant le nom de Rafaël Harvey-Pinard. C’était bien lui.
Quant à ses traits de caractère, Rohrer se fait décrire comme très compétitif au hockey, comme dans tout ce qu’il touche. Une qualité qui cadre avec le 11 et le 49.
- Stefan Lochbihler, le père de Rohrer, est un ancien joueur de tennis de l’ATP qui a déjà atteint le 149e rang mondial en 1989.