Petit cétacé veut devenir grand
Katak, le brave béluga lance dignement une année 2023 faste pour l’animation québécoise
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Grâce à son attachante cinquième création, Katak, le brave béluga, la maison de production 10e Ave confirme sa place parmi les joueurs majeurs d’une industrie en plein essor au Québec, celle du long métrage d’animation.
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Avec trois parutions en incluant Toupie et Binou, le film et La légende du papillon (quatre, si on ajoute la coproduction franco--québécoise Dounia et la princesse d’Alep), l’animation conçue au Québec connaîtra en effet une année 2023 faste.
Ça commence bien, puisqu’en raffinant une recette qui l’a bien servie depuis dix ans avec La légende de Sarila, Le coq de St-Victor, Nelly et Simon : Mission Yéti, puis Félix et le trésor de Morgäa, 10e Ave propose un divertissement familial de qualité.
Comme la plupart des héros des autres films du répertoire du studio de Saint-Augustin--de-Desmaures, on se prend vite d’affection pour Katak (voix d’Alexandre Bacon), un jeune béluga qui voudrait bien perdre sa couleur grise pour devenir blanc et vivre avec les adultes. Seul bémol, le processus tarde.
Dans son désir d’émancipation, il décide de réaliser le rêve de sa grand-maman mourante (Ginette Reno) de retrouver son amour de jeunesse. Katak quitte donc le nid familial, au large de Tadoussac. Armé de son courage, nécessaire pour échapper à un redoutable épaulard (Mario Saint-Amand), et soutenu par la faune du fleuve Saint-Laurent – esturgeon, phoque, des bernaches rigolotes et la fille rebelle de l’épaulard –, Katak met le cap sur le Nord et ses icebergs.
Un fleuve à animer
En plus de rendre justice au scénario bien ficelé d’Andrée Lambert, le tandem à la réalisation formé de Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay met admirablement en valeur les fabuleux paysages marins du fleuve et ses rives.
Camper un récit d’animation principalement dans l’eau n’est pas chose aisée. À ce titre, il faut lever notre chapeau au directeur artistique, Philippe Arseneau Bussières, et les artisans du film qui, avec une fraction des moyens des géants américains, offrent un emballage visuel qui tient la route (ou plutôt le fleuve).
À travers les aventures de Katak, les créateurs du film touchent aussi à plusieurs thèmes qui résonnent dans notre monde actuel, en particulier l’acceptation de soi, la diversité, l’inclusion et la protection de l’environnement.
►Katak, le brave béluga ★★★1⁄2
Un film d’animation de Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay
Avec les voix d’Alexandre Bacon, Ginette Reno, Mario Saint-Amand, Ludivine Reding, Benoît Brière, Yves Jacques, Émilie Josset, Martin Drainville, Guylaine Tremblay et Marie-Thérèse Fortin.