Le PDG de la Caisse veut réduire l'écart de rendement entre le RRQ et le RPC
La situation s'est améliorée depuis deux ans, mais il reste du travail à faire
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À la traîne de celui de son équivalent canadien depuis plusieurs années, le rendement du Régime de rentes du Québec (RRQ) commence à prendre du mieux, mais il reste beaucoup de travail à faire, a admis ce jeudi le PDG de la Caisse, Charles Emond.
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En 2022, le fonds du RRQ a enregistré un rendement de -3,9 % alors que celui du Régime de pensions du Canada (RPC) s’est chiffré à -5 %, a précisé jeudi M. Emond lors d’une entrevue avec Le Journal. En 2021, le RRQ a affiché un rendement de 15,9 % contre 13,2 % pour le RPC, selon M. Emond.
Mais sur cinq ans, le RRQ est toujours en retard par rapport à son homologue canadien : son rendement annualisé atteint 6,7 %, contre 8,1 % pour le RPC. Cet écart peut sembler mince, mais il représente des milliards de dollars.
« Je veux revirer cette tendance-là et c’est manifeste depuis deux ans grâce aux stratégies qu’on prend », a confié jeudi M. Emond en entrevue au Journal.
« Je viens d’un monde, le milieu bancaire, où on se compare beaucoup », a-t-il noté.
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Plus de risques ?
Pour réussir sur le long terme, la Caisse devra peut-être accroître davantage sa prise de risques, qui a augmenté ces dernières années, mais qui demeure inférieure à celle de l’Office d’investissement du RPC.
Le grand patron de la Caisse s’en tient toutefois, pour l’instant, à « un niveau de risque qui est similaire au marché ».
Bref, « un portefeuille qui performe dans plein d’environnements, pas juste quand ça baisse, mais aussi quand ça monte », a-t-il résumé.
Pour l’ensemble des fonds qu’elle gère, la Caisse a terminé l’année 2022 avec un rendement de -5,6 % qui a largement battu celui de son indice de référence.
Ce rendement négatif s’est traduit par une perte de 24,6 milliards $ qui a contribué à faire reculer son actif net à 401,9 G$.
« Un rendement négatif, on ne s’en réjouit jamais », a convenu Charles Emond en conférence de presse.
Le rendement de -5,6 % enregistré par la Caisse est tout de même supérieur à celui du « portefeuille de référence » auquel elle se compare, lequel a affiché un rendement de -8,3 % en 2022.
Sur cinq ans, le rendement annualisé de la Caisse s’établit à 5,8 % (contre 4,9 % pour l’indice) tandis que sur 10 ans, il atteint 8,0 % (7,0 % pour l’indice).
C’est le secteur du revenu fixe (obligations et prêts) qui a connu le plus de difficultés, l’an dernier, avec un rendement de -14,9 % et des pertes de placement de 20,1 G$. L’indice a fait encore pire avec un rendement de -16,4 %, d’après la Caisse.
Le portefeuille d’actions cotées en Bourse a également fait mauvaise figure avec un rendement de -11,3 % et des pertes de placement de tout près de 14 milliards $. C’est de justesse que la Caisse a battu son indice, qui a inscrit un rendement de -11,4 %.
La Caisse a également surpassé le marché dans les secteurs des placements privés, de l’immobilier et des infrastructures.
Les résultats de la Caisse en 2022
- -5,6 % rendement global (indice : -8,3 %)
- -14,9 % revenu fixe (indice : -16,4 %)
- +12,4 % immeubles (indice : 9,2 %)
- +11,5 % infrastructures (indice : 0,8 %)
- -11,3 % placements boursiers (indice : 11,4 %)
- +2,8 % placements privés (indice : 0 %)