/entertainment/stage
Navigation

Découvrir les Innus avec Naomi Fontaine

WE 0225 Naomi fontaine
Photo fournie par Maxyme G. Delisle.

Coup d'oeil sur cet article

Pour la première fois de sa vie, l’autrice Naomi Fontaine montera sur les planches d’un théâtre, chez Duceppe, où son roman Manikanetish a été adapté pour la scène.

« Je suis la narratrice, explique l’Innue. C’est un ajout qui n’était pas prévu à la base, car j’avoue que je n’ai pas envie d’être comédienne. Mais c’est mon histoire et cela me touche profondément de la présenter. »

Celle qui est habituée à parler devant le public lors de conférences note que l’apprentissage d’un texte par cœur constitue un nouveau défi, tout comme le fait de véhiculer des émotions. Cependant, ceci est facilité parce que l’histoire de cette production est tirée de sa propre vie.

« C’est une autofiction, mentionne-t-elle. Cela raconte le destin d’élèves de l’école secondaire Manikanetish de Uashat, où j’ai fait mes premiers pas en enseignement il y a une dizaine d’années. »

Elle souligne que l’adaptation réalisée en compagnie de Julie-Anne Ranger-Beauregard est très « collée au roman ». Le texte aborde sa difficulté d’acclimatation comme prof, ainsi que celles des jeunes qui doivent passer à travers la vie avec force et courage.

« On montre notre modernité et notre culture sur scène, mentionne-t-elle. Les gens qui ne sont pas autochtones seront pour la première fois en contact avec notre monde. C’est une pièce réaliste. »

Une distribution autochtone

Ce spectacle mettra en vedette des jeunes des Premières Nations qui monteront sur scène pour la première fois. Il y a évidemment des Innus de la Côte-Nord, d’où vient l’autrice, mais aussi aussi une Mi'kmaw de Gaspeg et un autre de Mashteuiatsh.

« C’est captivant de les voir travailler ensemble, même s’ils proviennent de différentes régions, précise Naomi Fontaine. Ils sont vraiment bons ! »

« Le théâtre, ce n’est pas quelque chose auquel on s’intéresse dans nos nations, ajoute-t-elle. C’est un objet de fierté qu’un jeune d’une communauté puisse jouer dans une grande institution montréalaise. »

Celle qui planche sur un quatrième roman qu’elle espère terminer cette année soutient que ces jeunes puisent en eux pour réaliser ce projet, ce qui est au cœur de son œuvre.

« La pièce raconte l’histoire des étudiants qui continuent de rêver et de foncer, et c’est ce qu’ils font sur scène, dit-elle. Je veux leur transmettre le courage qu’on a à l’intérieur de nous, les Innus, et qui est hérité de nos ancêtres. »


Manikanetish est présentée du 8 mars au 8 avril chez Duceppe.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.