La situation du français au Québec est une véritable catastrophe
Coup d'oeil sur cet article
Soyons clair. Depuis des décennies, on sait que l’enseignement du français bat de l’aile.
Après avoir cherché dans le monde entier des méthodes qualifiées de pédagogiques et miraculeuses pour permettre aux enfants d’apprendre à écrire et à lire convenablement avant d’accéder au secondaire, on a échoué lamentablement.
La Fédération étudiante collégiale du Québec sait que le taux de réussite à la fin du secondaire s’effondrerait si on n’ajustait pas les notes de passage vers le collégial.
Brutalement, les Québécois doivent savoir que les futurs cégépiens ne sont plus armés pour écrire correctement. Cela explique pourquoi ces derniers ont du mal à décoder un texte. Bref, leur compétence sur le plan de la compréhension écrite est sérieusement déficiente.
Trois nouveaux ministres détiennent désormais la responsabilité en la matière. Pascale Déry, la ministre de l’Enseignement supérieur, Bernard Drainville, le ministre de l’Éducation, et Jean-François Roberge, le ministre de la Langue française et responsable de la Francophonie canadienne.
- Écoutez l'édito de Denise Bombardier à l'émission de Richard Martineau diffusée en direct via QUB radio :
Désastreux
Un rapport doit être rendu public par le Groupe d’action pour l’avenir de la langue française, mais des défenseurs acharnés craignent que le gouvernement retarde volontairement le rapport parce qu’il serait vraiment catastrophique.
Or, compte tenu des ministres qui en sont responsables, on peut imaginer qu’aucun d’entre eux n’aurait intérêt à jouer à cache-cache avec une pareille bombe.
Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont laissé dégénérer la situation. Par incompétence ou à cause de la lourdeur de la machine gouvernementale et d’un manque de courage.
Or, la ministre Pascale Déry ne manque ni de courage ni surtout de conviction pour redresser la situation du français, à défaut de quoi le Québec disparaîtra plus tôt que prévu.
Gaffe linguistique
Bernard Drainville, responsable désormais de l’Éducation, qui s’est battu du temps qu’il était ministre péquiste pour renforcer les lois linguistiques, serait un traître à ses convictions passées s’il ne considérait pas imposer une réforme radicale dans l’enseignement du français écrit et parlé. Notons cependant sa gaffe récente où il a utilisé en public le mot «bullshiter». Ne serait-ce qu’un aveu d’épuisement en tant que ministre de l’Éducation?
Enfin, il serait bien sûr malvenu pour Jean-François Roberge de ne pas se battre pour que la langue française soit valorisée au Québec.
- Écoutez l'édito de Denise Bombardier à l'émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 48 via QUB radio :
Est-ce possible que le gouvernement Legault ne considère pas l’urgence de cette révolution à faire ? Il faut que les nouvelles générations sortent de cet apprentissage indigent du français qui, depuis des décennies, fait que des jeunes sont devenus quasiment des analphabètes fonctionnels à hauteur de 52 %.
Que les ministres économiques de la CAQ soient performants et aident à enrichir le Québec n’est pas à dédaigner. Mais que les Québécois enrichis financièrement ne sachent plus lire, écrire et parler leur langue maternelle reposerait sur un appauvrissement collectif culturel menant à notre disparition comme peuple francophone en Amérique du Nord. Qui voudrait que la devise qui orne nos plaques d’immatriculation devienne «I can’t remember»?
Welcome to the Quebec of the future.