/lifestyle/techno
Navigation

Quitter TikTok, c’est «se couper» de la jeune génération, prévient un expert

Les jeunes sont omniprésents sur la plateforme soupçonnée d’espionnage

Coup d'oeil sur cet article

Les gouvernements et entreprises qui quittent TikTok risquent d’être «coupés» de la jeune génération dont les yeux sont constamment rivés sur la plateforme, tout en laissant le champ libre à la désinformation.

• À lire aussi: François Lambert a confiance en TikTok et restera sur la plateforme

• À lire aussi: Protection de la vie privée: pourquoi se méfier de l’application TikTok?

• À lire aussi: La Société de transport de Montréal largue TikTok

«Si on arrête de communiquer là, on risque de se couper d’une génération et ce n’est pas la chose à faire, prévient Bruno Guglielminetti, consultant en communication numérique. On l’a vu avec la pandémie, il y a un contact à garder avec toute la population et ça veut dire toutes les tranches d’âge.»

Bruno Guglielminetti
BÉATRICE ROY-BRUNET/24 HEURES/AGENCE QMI
Bruno Guglielminetti

Depuis mardi, Québec et Ottawa ont interdit l’application de propriété chinoise TikTok de tous les appareils gouvernementaux, en raison de soupçons d’espionnage. Le gouvernement fédéral a également annoncé que dès vendredi, tous les députés fédéraux devront avoir supprimé l’application de leur téléphone.

Le mouvement semble aussi gagner le secteur entrepreneurial comme le Clan Panneton qui a décidé de se distancier de la plateforme.

  • Écoutez l'entrevue avec Steve Waterhouse, expert en cybersécurité, à l’émission de Philippe-Vincent Foisy, diffusée chaque jour en direct via QUB radio: 

«Les paires d’yeux sont là»

«[Pour rejoindre les plus jeunes], c’est sûr que ça va représenter un défi, croit Mélanie Millette, professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM. Selon les dernières statistiques, c’est à peu près une personne canadienne sur quatre qui est sur TikTok, mais quand on va chez les plus jeunes, c’est le trois-quarts!»

Les gouvernements et les entreprises ne pourront jamais complètement se retirer de cette plateforme, car elle est devenue trop populaire, estime de son côté M. Guglielminetti.

«Les paires d’yeux sont là, donc il y a un intérêt d’aller rejoindre ces gens-là où ils sont, soutient-il. On va juste faire plus attention aux appareils qu’on va utiliser.»

Il craint par-dessous tout que la «désinformation» prenne toute la place si les joueurs crédibles décident de quitter TikTok.

«Qu’est-ce que vous voulez faire? Laisser la place aux groupes conspirationnistes et aux éléments étrangers qui veulent faire de la désinformation? Bien non! Les médias et les gouvernements doivent être là pour informer.»

Les jeunes omniprésents

TikTok est devenue un phénomène omniprésent chez les jeunes pour qui c’est devenu «une habitude» de sortir son téléphone et de consulter l’application à chaque temps mort, constate Cathy Tétreault, directrice du Centre Cyber-Aide.

«Pourquoi ça pogne autant? Parce qu’il y a plusieurs choses qu’on peut faire sur ça. Ça comble énormément de besoins, comme se divertir, se comparer.»

«Ce qu’on vit dans les écoles, c’est qu’à la minute où ils vivent quelque chose, ils vont tout de suite se filmer et le publier, ajoute-t-elle. C’est juste pour être vu, être reconnu.»

Pour Mme Tétreault, c’est possible pour un jeune de se retirer de l’application, pourvu qu’il ait développé de «bonnes habiletés sociales dans la vie réelle» pour compenser.

«Il y a une infime partie des personnes qui sont plus gênées, plus timides plus anxieuses et qui retrouvent sur TikTok ce qui comble leur besoin, prévient-elle. Or ils ne développent pas les compétences dans le monde réel. Si on leur enlève ça sans leur montrer comment fonctionner dans la vraie vie, ils vont avoir des manques.»

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.