TikTok: un réseau trop payant pour les influenceurs et les entreprises
Ils sont loin de vouloir bouder le réseau social chinois et ainsi emboîter le pas au gouvernement canadien
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Des agences de marketing soutiennent que TikTok est devenu trop payant pour que les compagnies et les influenceurs du Québec s’en privent, même si le gouvernement canadien a interdit ce réseau social chinois sur ses cellulaires.
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«TikTok et les autres réseaux sociaux sont un must. On voit de plus en plus de compagnies aussi qui viennent nous voir pour la première fois. Ils embarquent dans le bateau et décident de faire affaire avec des influenceurs», confirme Dany Simard, à la tête de Haute Influence.
Selon cette agence spécialisée dans le marketing employant des influenceurs, le réseau social chinois est devenu indispensable en 2023 pour mousser des marques commerciales et faire davantage de profit.
Plus payant
Le dirigeant de Clark Influence, Nicolas Bon, abonde dans le même sens. Il soutient aussi que TikTok permet de publier du contenu publicitaire mieux ciblé et moins cher, en comparaison à d’autres réseaux sociaux comme Facebook.
«Les prix sont bien plus intéressants et chaque dollar est mieux investi sur TikTok. La plateforme est nouvelle et veut attirer les annonceurs, constate M. Bon. On peut aussi atteindre plusieurs centaines de milliers de personnes plus facilement avec une vidéo publiée par un influenceur.»
Il n’anticipe pas que des utilisateurs quittent en masse le réseau social au cours des prochaines semaines.
«Il y a plus d’opportunités à saisir sur TikTok que de danger pour le moment. La tendance est donc à investir et rester sur la plateforme», laisse-t-il tomber.
Il précise comprendre les précautions prises par les gouvernements. Toutefois, selon lui, les compagnies peuvent difficilement se priver de ce réseau social représentant une «immense opportunité d'affaires» pour s’attirer de nouveaux clients.
«On voit même des ministères fédéraux et provinciaux qui nous donnent de l’argent pour cibler des groupes précis sur TikTok que les médias traditionnels n’arrivent pas à faire. Par exemple, avec les communautés autochtones», explique M. Bon.
Influenceurs là pour rester
Dany Simard, de chez Haute Influence, trouve légitimes les décisions d’Ottawa ou de Québec qui comptent interdire TikTok sur leurs cellulaires.
«Je pense que ça pourra peut-être avoir un très petit impact sur le contenu visionné durant les heures de travail, mais on peut s’adapter facilement. Ça ne change pas grand-chose pour nous», assure M. Simard.
Il ajoute qu’aucun des influenceurs de sa boîte ne l'a contacté cette semaine pour partager des inquiétudes sur l’avenir de TikTok.
«La plateforme est très clémente avec les influenceurs. Les plus grosses campagnes publicitaires que j’ai eues depuis le début de l’année se passaient sur TikTok. C’est très fort pour nous et nos clients», résume-t-il.
Situation professionnelle des créateurs de contenus sur TikTok au Québec:
- Étudiants : 37,5%
- Créateurs de contenu à temps plein : 17,8%
- Salariés : 29,6%
- Travailleurs autonomes : 29,3%
Source : Étude de Clark Influence publiée en novembre 2022
Âge des créateurs québécois sur TikTok:
- 14,09% ont entre 12 et 19 ans
- 69,08% ont entre 19 et 30 ans
- 16,10% ont plus de 30 ans
Source : Étude de Clark Influence publiée en novembre 2022
Moyenne des revenus réalisés par les créateurs de TikTok en une année:
- Aucun : 41,3%
- Moins de 5000$ : 27,7% :
- Entre 5000$ et 10 000$ : 11,6%
- Entre 10 000$ et 30 000$ : 11%
- Entre 30 000$ et 60 000$ : 4,5%
- Entre 60 000$ et 99 999$ : 1,9%
- Plus de 100 000$ : 1,9%
Source : Étude de Clark Influence publiée en novembre 2022