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Le vin au-delà du genre

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La plupart des exploitations vinicoles d’Europe sont familiales. Le modèle d’autrefois campait d’emblée l’homme à la vigne et au chai, la femme à l’administration et à l’accueil des visiteurs – une superstition tenace voulait alors que la seule présence d’une femme dans le cuvier fasse « tourner » le vin. 

Puis, par milliers, les hommes sont partis au front, laissant derrière eux des vignes à tailler, des sols à labourer, des raisins à récolter et à vinifier. C’est ainsi que les femmes, cogestionnaires de ces entreprises, rappelons-le, ont investi les vignobles et les cuveries. Un peu par devoir, beaucoup par passion.

Aujourd’hui, en France, environ la moitié des diplômés en œnologie sont des femmes. Cette transition vers l’égalité des genres ne se limite pas qu’aux bancs d’école : selon le service de statistiques du ministère de l’Agriculture, plus du quart des chefs d’exploitations viticoles sont des femmes. La proportion grimpe jusqu’à 40 % dans la tranche d’âge des 60 ans et plus, plusieurs femmes succédant à leur conjoint retraité. En somme, beaucoup de chemin parcouru en peu de temps.

Ces données auront de quoi réjouir ceux qui prêtent aux vins de vigneronnes des traits particuliers – toujours positifs, cela dit. Les femmes, selon eux, seraient plus sensibles que leurs collègues masculins et signeraient des vins « plus fins », « plus subtils » et « plus délicats ». J’ignore sur quoi se basent ces affirmations qui, chaque fois, me laissent dubitative.

Par contre, je peux affirmer sans hésiter que ni Lalou Bize-Leroy, ni Christine Vernay, ni Mélanie Pfister, ni Tessa Laroche, ni Ève Rainville, ni aucune des centaines de vigneronnes que j’admire, ici et d’ailleurs, n’élaborent des vins de femme. Au même titre que les hommes n’élaborent pas des vins d’homme. Ces femmes font du vin, point. Il se trouve que celles dont j’apprécie les vins le font avec rigueur – et peut-être une part de sensibilité. Ce n’est pas une question de genre. Dans le vin, la sensibilité et le souci du détail, on appelle ça du professionnalisme.

Santé ! 

Nathalie Bonhomme, El Petit Bonhomme 2021, Jumilla 

Espagne 14 % | ★★1⁄2 | $1⁄2 | 16,05$

Photo courtoisie

Code SAQ : 12365541 

La Québécoise Nathalie Bonhomme marque un autre bon coup avec cet assemblage de monastrell, de garnacha et de syrah. Abondance de fruit, attaque en bouche mûre et généreuse, avec bien assez de mâche pour plaire à l’amateur de vin charnu. Posez des grillades sur la table et servez-le frais, autour de 15 °C. 

Les Artisans du Terroir, Prémices rouge 2019 

IGP Vin du Québec 12,5 % | ★★★ | $1⁄2 | 17,15$

Photo courtoisie

Code SAQ : 14567585 

Isabelle Lafont a rejoint son ami David Guertin dans ce domaine de Saint-Paul-d’Abbotsford, situé au pied du mont Yamaska. Si j’ai aimé toute la gamme de 2019, j’ai été particulièrement impressionnée par la qualité du Prémices rouge. Le vin séduit dès le premier nez par ses parfums fruités et floraux et le plaisir se poursuit en bouche avec une trame veloutée, à peine acidulée et gorgée de fruit noir. Rapport qualité-prix impeccable.  

Le Mas des Patriotes, Le Chaume 2021 

IGP Vin du Québec 12,5 % | ★★★ | $$ | 23,95$

Photo courtoisie

Code SAQ : 12760816 

Sur le chemin des Patriotes, à Saint-Jean-sur-Richelieu, le vignoble de France Cliche est certifié biologique depuis le millésime 2021. Le Chaume mise sur un assemblage de frontenac gris, de pinot gris et de prairie star ; les transformations malolactiques apportent des notes de beurre, qui se fondent aux parfums de pêche. Équilibre et longueur dignes de mention.  

Domaine Bergeville, Le Blanc 2020, Brut 

IGP Vin du Québec 12 % | ★★★★ | $$1⁄2 | 29,85$

Photo courtoisie

Code SAQ : 13374562  

Ève Rainville cultive son vignoble de North Hatley (Estrie) selon les principes de la biodynamie et signe une vaste gamme de vins effervescents avec son conjoint, Marc Théberge. En plus de nombreuses cuvées vendues en épiceries fines et en restauration, on peut retenir la cuvée Le Blanc 2020, une expression ample, vineuse, originale et élégante des cépages hybrides seyval, vidal et frontenac blanc et gris. Un effervescent local à découvrir sans faute !

Arianna Occhipinti, SP68 2021, Terre Siciliane 

Italie 12,5 % | ★★★★ | $$1⁄2 | 30,50$

Photo courtoisie

Code SAQ : 11811765 

Occhipinti a eu la piqûre du vin en 1998, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Après des études d’œnologie, elle a repris des vignes abandonnées dans le secteur de Vittoria et elle a commencé à faire du vin. Depuis le début, le vignoble est conduit en bio et les vinifications sont conduites sans intrants. Son SP68 est gourmand, affriolant et bourré de fruit, sans pourtant manquer de profondeur. Une expression pure et pulpeuse des cépages frappato et nero d’avola, avec un très haut indice de buvabilité.


Correct ★ 

Bon ★★ 

Très bon ★★★ 

Excellent ★★★★ 

Exceptionnel ★★★★★ 

Plus d’étoiles que de dollars : vaut largement son prix 

Autant d’étoiles que de dollars : vaut son prix 

Moins d’étoiles que de dollars : le vin est cher

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