Une banque fondée par un milliardaire chinois au Canada mise à l'amende
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OTTAWA – La banque torontoise Weath One fondée par un financier chinois a dû payer une amende de 676 500 $ pour des infractions administratives à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes et ses règlements.
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Le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) en faire l’annonce lundi. L’amende a été imposée le 15 février et a été entièrement payée. Le dossier est donc clôt, indique le CANAFE.
Son enquête a déterminé que Wealth One a commis une série de violations administratives. Par exemple, elle n’a pas évalué les risques en matière de blanchiment d’argent et de financement des activités terroristes, et elle n’a pas soumis de déclarations d’opérations douteuses liées au recyclage des produits de la criminalité.
«La Banque prend ces enjeux très au sérieux et s’y attaque en s’améliorant continuellement dans le cours normalement de sa collaboration avec les régulateurs», a déclaré le président de l’institution Paul Leonard qui assure que son entreprise a collaboré pleinement avec les autorités tout au long de l’enquête.
Wealth One a fait la manchette ces derniers jours dans le cadre des allégations d’ingérence chinoise dans le système démocratique canadien. Fondée par le riche financier chinois Shenglin Xian, président de Shenglin Financial Group à Toronto, elle a commencé à opérer au Canada en 2016.
Le Bloc Québécois s’inquiète que le surintendant des institutions financières du Canada lui ait accordé le droit d’opérer au pays le 7 juillet 2016, quelques semaines après que son fondateur, Shenglin Xian, ait participé à un souper de financement en l’honneur de Justin Trudeau. De plus, une cinquantaine de dons provenant de la communauté sino-canadienne à Vancouver et à Toronto ont été versés à la circonscription montréalaise de Justin Trudeau, Papineau, le jour et la veille du feu vert du surintendant des institutions financières.
Mais l’institution se défend de toute activité politique. «La Banque ne soutient aucun parti ou candidat et ne l’a jamais fait. De plus, nos lettres patentes ont été reçues en 2015, sous le précédent gouvernement Conservateur», a déclaré son porte-parole Barry Fergusson.
Le Globe and Mail a cependant dévoilé que Wealth One fait l’objet d’une enquête du Service canadien de renseignement et de sécurité (SCRS) depuis 2021, et que la ministre des Finances Chrystia Freeland s’est personnellement saisie du dossier en décembre dernier. Peu après, Shenglin Xian, de même que le développeur immobilier Mao Hua Chen et le magnat de l’alimentation Yuansheng Ou Yang, ont tous quitté leur poste au sein du conseil d’administration de la banque.