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Ces femmes qui ont fait leur place dans la LHJMQ

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à occuper un rôle au sein de la ligue.

Katerine Aubry-Hébert
Photo fournie par la LHJMQ Katerine Aubry-Hébert travaille depuis un an et demi comme recruteuse à la Centrale de recrutement de la LHJMQ.

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Marie-Ève Roger se souvient encore d’une époque, il y a un peu plus d’une vingtaine d’années, où elle ne pouvait entrer dans le vestiaire même si elle était la docteure de l’équipe ce jour-là. 

« C’était Raymond Bolduc qui était le directeur général à l’époque, se souvient la Dre Roger, qui travaille auprès des Remparts depuis près de deux décennies et qui est aussi consultante en orthopédie pour l’équipe. À un moment donné, ce sont des collègues masculins qui lui ont fait comprendre que j’étais là pour les traiter ! » 

Mais si elle a aussi dû essuyer des blagues salaces ou, même, repousser des avances au fil des ans, Marie-Ève Roger constate que les mentalités ont évolué. 

« Ce n’est pas parfait, mais ce n’est pas seulement le hockey, c’est partout dans la société. Mais dans les 20 dernières années, c’est sûr que les choses se sont améliorées », souligne-t-elle. 

Et c’est ce qu’ont également affirmé au Journal plusieurs femmes impliquées dans la LHJMQ et à qui nous avons parlé dans les derniers jours. 

Car si Nicole Bouchard, la directrice des services à l’équipe et relations avec les médias chez les Remparts — et aussi « vraie directrice générale » de l’équipe, selon Patrick Roy —, a fait sa place au sein du circuit il y a des années, les femmes sont de plus en plus nombreuses à l’intégrer. 

Plus nombreuses qu’ailleurs 

On compte huit thérapeutes du sport en chef parmi les 18 clubs de la ligue. 

Ce nombre place la LHJMQ loin devant la Ligue de l’Ontario (3), la Ligue américaine (1) et très loin devant la Ligue de l’Ouest et la LNH... qui n’en comptent aucune, selon les chiffres qui nous ont été fournis par la Corporation des thérapeutes du sport du Québec.

Passionnée de hockey depuis sa jeunesse, Katerine Aubry-Hébert est devenue, en 2021, la première recruteuse pour la Centrale de soutien au recrutement du circuit. 

Marie-Ève Roger, l’une des médecins des Remparts.
Photo fournie par les Remparts
Marie-Ève Roger, l’une des médecins des Remparts.

La première recruteuse 

Mme Aubry-Hébert, qui travaille aussi pour Hockey Québec, avait auparavant occupé pendant quatre ans un poste de coordonnatrice aux opérations hockey de la LHJMQ. 

C’est d’ailleurs son ancien directeur qui l’a approchée pour le poste de recruteuse, bien au fait qu’elle suivait le hockey de très près. 

« On allait voir des matchs de hockey ensemble. Il savait que j’étais passionnée, pointe-t-elle. Durant un été, il m’a appelée pour me dire que ce poste était disponible. » 

Mme Aubry-Hébert a ensuite discuté avec Pierre Cholette, le directeur de la Centrale, puis a obtenu le poste qui « n’était pas dans ses plans, mais qui représente une belle opportunité ». 

L’intégration s’est très bien passée, souligne-t-elle. 

« Super bien accueillie »

« Autant les recruteurs de la ligue avec lesquels je travaille plus conjointement que les recruteurs des équipes m’ont super bien accueillie. »

« Ils ont été très gentils. Ils ont échangé beaucoup avec moi, j’ai pu apprendre beaucoup de certains d’entre eux », ajoute celle qui patrouille dans les arénas de la Rive-Sud et de la Rive-Nord de Montréal afin d’évaluer des joueurs de niveau midget AAA et midget espoir. 

Mais même si elles se sentent incluses au sein de la LHJMQ, plusieurs femmes estiment qu’il y a encore du travail à faire afin qu’elles soient de plus en plus nombreuses. 

« C’est un travail continuel. Il y en a encore peu à certains niveaux », dit Noémie Chartier-Lefrançois, première femme à occuper le poste de thérapeute en chef chez les Olympiques de Gatineau, et qui cite notamment les opérations hockey.

Une touche féminine qui peut aider une équipe

La thérapeute du sport en chef du Drakkar de Baie-Comeau, Mariane Allard, vient en aide à un joueur de l’équipe blessé sur la patinoire, durant un match.
Photo fournie PAR LE DRAKKAR DE BAIE-COMEAU
La thérapeute du sport en chef du Drakkar de Baie-Comeau, Mariane Allard, vient en aide à un joueur de l’équipe blessé sur la patinoire, durant un match.

Qu’elles soient médecins ou thérapeutes du sport, et donc appelées à soigner des blessures parfois sanglantes, ou qu’elles travaillent dans un milieu plus cartésien, comme l’évaluation des joueurs, les femmes qui œuvrent dans la LHJMQ le disent toutes : une touche féminine, ça peut faire du bien. 

« Je pense que je suis un peu plus considérée comme la maman de l’équipe ou comme la grande sœur que le sont mes collègues masculins », pointe en riant Lucie Grandmont, thérapeute du sport en chef chez le Phœnix de Sherbrooke. 

« On ne fait pas semblant d’être des hommes, ajoute Noémie Chartier-Lefrançois, qui occupe le même rôle chez les Olympiques de Gatineau. On est des femmes dans un milieu d’hommes. » 

« Et une équipe de hockey, c’est un peu comme une famille, poursuit-elle. Dans une famille, il y a une mère, un père, des sœurs, des frères... Je pense que ça apporte certaines positions différentes, mais surtout, une approche différente, ce qui est bénéfique au sein d’une équipe. » 

L’attention aux petits détails

Le son de cloche est semblable chez Katerine Aubry-Hébert. 

Même si elle n’est pas impliquée directement auprès des joueurs, la recruteuse dit parfois voir des différences entre sa façon de travailler et celle de ses collègues masculins. 

« Je pense que parfois, je m’attarde davantage aux petits détails, note-t-elle. Et le fait d’être une femme, ça paraît aussi sur ma façon de communiquer. » 

D’ailleurs, relèvent toutes les thérapeutes, les athlètes sont de plus en plus habitués à cette approche féminine. 

« La personne qui était là avant moi était aussi une femme, mentionne Mariane Allard, du Drakkar de Baie-Comeau. Et il y a beaucoup de joueurs qui ont été habitués à être traités par des femmes dans le hockey mineur. » 

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